H A N A M I .
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.

H A N A M I .

« えつらく »
 
AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment :
Cdiscount : -30€ dès 300€ ...
Voir le deal

 

 Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre]

Aller en bas 
2 participants
AuteurMessage
Renji Yû

Renji Yû


Messages : 143
Date d'inscription : 23/12/2009
Age : 31
Localisation : ailleurs...

About Me & You.
Orientation Sexuelle: peu importe
Âge ; Année: 18 ans
Affinités ♥:

Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre] Empty
MessageSujet: Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre]   Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre] EmptyLun 28 Déc - 16:06

L'hiver est une saison bien insolite, un mélange de sucre vanillé, de bon sentiment et combats acharnés à coup de boules de neige et autres poudreuses. Oui, saison insolite que l'hiver. Et même si chacun tente d'y échapper en revêtant écharpes et bonnets rien ne peut empêcher la morsure désagréable du froid et de ses différentes conjugaisons comme, je me gèle, tu te les pelles et il fait froid. Bref un manteau blanc recouvrait Tokyo et le Lycée Hanami ne faisait pas exception à la règle. Les pelouses habituellement d'un vert luminescent étaient recouvertes d'une couche de neige d'un blanc immaculé sur lequel se réverbérait le froid soleil de décembre. L'astre journalier faisait scintiller d'un éclat diamantin le parc et les toits. Tout le monde s'en émerveillé et les uniformes c'étaient égayés d'écharpes bariolées, de gants colorés et de chaussettes bigarrées. Et si bon nombre se réjouissait de ce spectacle ce n'était pas le cas de tout le monde. Par exemple les étudiants en Kyûdô déploraient de ne pouvoir sortir leurs arcs et leurs kimonos de peur de se faire quelques engelures à des endroits pas trés confortables et pas trés agréable pour la pratique de leur art. Il en allait de même pour les musiciens qui sur-protéger leurs précieuses mains, engourdies par le froid et devenues retord à tout exercice un peu sophistiqué.
En fait il ne devait y avoir qu'une personne dans tout le lycée à avoir conservé un simple t-shirt à manche longue de son uniforme d'été. Cette personne, pianiste accompli, n'avait même pas pris la peine de mettre des gants. Elle n'avait même pas mis de bonnet ou d'écharpe et se baladait nonchalamment les mains dans les poches de son pantalon deux fois trop grand. Ses cheveux noirs en bataille étaient saupoudrés de quelques flocons de neige qui s'étaient égarés là par hasard. Et cette personne c'était Yû. Assis de façon assez improbable sur le siége du piano à queue de la salle de musique, il regardait par la fenêtre en finissant de manger l'énorme sucette qu'il avait commencé deux heures plus tôt. Puis, comme pris d'une soudaine inspiration il posa son regard éteint sur la partition qu'il avait devant les yeux. Nocturne, opus9 de Choppin. Les notes dansaient sur les portaient de façon complétement dingue, comme des petits poissons frétillants qui allaient et venaient sur le papier à musique. Bref même si c'était de son niveau, et que c'était un morceau tout à fait jouable pour le jeune homme, il le trouvait fade, beau mais avec ce classicisme insupportable qui le mettait en boule. Bien-sûr cette irritation ne se lisait pas sur son visage. De toutes façons aucune autre émotion que la nonchalance ne se lisait sur son visage.
Aprés un instant de réflexion il posa un doigt sur un dos. Ce sont le ravis mais ce n'était pas suffisant, alors il posa sa main gauche sur les touches d'ivoire et imprima au clavier un renversement de l'accord de dos mineur. Cette fois, c'était la bonne ! Le jeune homme se lança alors dans une course folle contre les notes. Imprimant le moindre son dans sa mémoire. Sa tête était remplie de ses mélodies étranges qu'il avait composé lui même. Il continua sa divagation musicale un bon moment puis, il s'arrêta. Il en était pas sûr, mais il avait l'impression que quelque chose n'allait pas. Ou plutôt que quelqu'un l'observait. Puis aprés réflexion il se dit que ce n'était pas si grave et il continua. La mélodie dansait sous ses doigts comme une carpe dans un bassin aux eaux claires. C'était ça, c'était une fugue pour poisson en raie majeur, heureusement que personne ne pouvait être dans sa tête...
Revenir en haut Aller en bas
http://kowai-house.skyrock.com
Nomura Mina
Manic-Depressive Reality
Nomura Mina


Messages : 518
Date d'inscription : 15/11/2009
Age : 30
Localisation : Une chambre froide... Quoi, le parc? Oh, à trois lettres près...

About Me & You.
Orientation Sexuelle: ...Rien à dire. [homosexual]
Âge ; Année: 18 ans / 1°année
Affinités ♥:

Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre] Empty
MessageSujet: Re: Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre]   Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre] EmptyDim 10 Jan - 20:23


    Quelle heure était il? Aucune idée, quel jour étions nous? Aucune importance. Ce qui comptait, c'est qu'il était debout depuis les aurores. Enfin, debout, c'était peut-être trop vite dit. Disons qu'il faisait encore noir lorsqu'il s'était réveillé, comme il se réveillait tous les matins, le torse humide d'un liquide au goût ferreux, qui avait tendance à entacher ses draps blancs de manière intempestive. Ça faisait mal, ça c'était certain... Mais comment empêcher l'esprit d'agir durant la nuit, quand on croit être un innocent dormeur... Même les somnifères n'y faisaient rien, les psychologues? Oh ils se renvoyait leur patient comme on renvoie une balle de tennis, n'arrivant à rien, absolument rien.

    Machinalement, il s'était levé en fredonnant, sans prendre en compte le fait que d'autres pouvaient éventuellement dormir à cette heure ci, il avait viré ses drap d'un geste trop machinale, et avait de nouveau enroulé de longues bandes autour de son torse, comme un grand, sans réfléchir, alors que son esprit était encore à peu près viable... Oui, c'était en se réveillant qu'on pouvait voir le vrai Mina, un petit bonhomme discret, un peu triste, et très calme, qui suit la vie comme elle est. L'énergumène psychopathe un peu mal dans sa tête n'arrivait que lorsqu'il était parfaitement réveillé, et qu'il cédait au murmure incessant de ses multiples personnalité qui s'arrachaient son esprit le laissant impuissant et perdu.

    Le petit bonhomme avait ensuite écrit, dessiné dans son petit cahier, avant que sa folie ne s'éveille, et l'avait rangé à sa place, sous son oreiller, comme tous les matins, d'un gestes monotone et robotique.
    Enfin, il s'était levé, avait attrapé quelques vêtements, et était allé s'habiller. Aujourd'hui, il avait décidé de porté son costume noir. Une veste longue noire, queue de pie couvrant une chemise dont les manches, trop longues, cachaient les mains gantées du petit nippon, mais gantées sur lesquelles on pouvaient remarquer une multitude de bagues de gros calibre. Un lacet noir remplaçait un éventuel nœud papillon ou une cravate, laissant pendre ses longueur contre le frêle torse du première année. Pour le pantalon, il s'assortissait parfaitement avec le reste, trop long lui aussi, suivant les lignes fines du petit nippon jusqu'au bas des jambes où il s'élargissait, couvert en longueur, de nombreux boutons blancs. N'oublions pas les chaussure, ses bijoux, celles sans qui son mètre cinquante le complexait sans remords: des plateformes d'environ dix centimètres de haut, en partie cachée par son pantalon.. Il avait l'air un peu plus grand ainsi... Un peu.

    Le jeune blondinet en eut pour peu de temps à faire prendre du volume à sa tignasse décolorée, il suffisait 'avoir le coup de main, et une bonne laque. Passons au maquillage, c'est là le plus amusant! Le teint blafard du petit Mina n'avait pas besoin d'être plus blanchi, mais il n'empêcha pas le jeune homme de noircir sans compter le tour de ses yeux, malgré le fait que l'un d'eux, son œil aveugle, blanc, dépourvu d'iris ou de pupille, soit recouvert par une frange dorée. Une fausse larme au stylo noir coula le long de sa joue, elle y resterait toute la journée. Et bien sûr, n'oublions pas le rouge à lèvres noir, c'était tellement amusant. Et tout cela allait de paire avec les piercings du jeune chanteur! Cinq étaient visibles au total sur son visage, trois labrets, une arcade, un au nez, et encore, ne comptons pas ceux à ses oreilles, qui élèveraient le compte à quinze.

    Spoiler:

    Le voilà prêt pour les cours... L'uniforme? quel uniforme?! Non Mina ne portait jamais d'uniforme, il ne savait même pas ce que c'était, et on avait toujours eu beau lui expliquer que c'était obligatoire, il était incapable de s'en souvenir... Du coup, les professeurs et l'équipe pédagogique était prévenu de ce petit différent, ainsi que d'un bon nombre d'autres choses plus inquiétantes, dans le dossier médical du jeune nippon.

    Il ne savait toujours pas l'heure il était en sortant de la chambre, et s'en fichait au plus haut point, pour le moment, sa folie se réveillait doucement, et on pouvait commencer à l'entendre rire par moment, sans raison, tout seul, dans le couloir qu'il traversait en trottinant d'un pas dansant. Il n'avait pas mangé ce matin, et n'était pas passé à l'infirmerie prendre ses cachets, ni son traitement habituel... Il avait oublié, bah, il irait plus tard. Ou du moins, l'infirmière le rattraperait bien à un moment ou un autre! Pour le moment, il marchait, ignorant les moqueries et autres quolibets...

    Seulement, quelque chose attira son oreilles, et par la même occasion, son attention! Un son qui émanait d'une salle, de la salle de musique, ce son, le seul qui faisait taire les petites voix qui bourdonnaient dans son crâne! Inutile de dire que toute idée d'aller en cours l'abandonna, et Mina accéléra le pas pour se stopper net devant la porte de la salle de musique... Avait-il le droit d'entrer? Normalement non... Si... Non... Bon tant pis! Il poussa la porte en silence, la refermant derrière lui sans faire plus de bruit, et écouta un petit moment la mélodie, immobile, silencieux, sage, et l'apparence sain d'esprit! L'apparence seulement... Car là dedans, on ignorait ce qu'il pouvait se passer, surtout sans médicaments...

    Au bout de quelques instant le petit nippon s'approcha en silence du pianiste, non, il n'allait pas l'égorger à l'aide du scalpel qui trainait dans sa poche, il allait juste... passer sa tête par dessus son épaule, juste contre son oreille... ayant un petit rire bien singulier envers l'autre jeune homme.
    Ho, bien vite il se rendit compte de ses actes, et recula d'un bond, comme une petite bestiole fuyant l'être humain, mais cela ne l'empêcha pas de rire bizarrement, dans son coin, derrière le pianiste, se laissant tomber assis au sol, semblant avoir totalement oublié la présence de l'autre étudiant... Lui il riait... Non il chantonnait... Ah non, il riait, c'était bien ça...

    Mais au moindre bruit, il s'arrêterait illico, seulement là... il était parti dans son petit délire... Ça arrivait, c'était normal... Quoique?

Revenir en haut Aller en bas
http://your-freak-show.forumactif.com/forum.htm
Renji Yû

Renji Yû


Messages : 143
Date d'inscription : 23/12/2009
Age : 31
Localisation : ailleurs...

About Me & You.
Orientation Sexuelle: peu importe
Âge ; Année: 18 ans
Affinités ♥:

Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre] Empty
MessageSujet: Re: Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre]   Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre] EmptyDim 10 Jan - 21:38

Yû jouait, il jouait, jouait sans plus pouvoir s'arrêter. Dans sa tête tout un monde se construisait et se matérialisait doucement. C'était un monde bleuté et léger qui était intangible et sensible. C'était un monde fluide et doux. C'était un cours d'eau sous un soleil d'été, il n'y avait pas de vent ni de nuage, l'air était doux, tiéde et presque chaud. Autour de ce cours d'eau des joncs, des narcisses et des myosotis exhalaient une odeur de fleur légère et éphémère des libellules au ailes iridescentes virevoltaient au dessus de l'onde calme, dans laquelle nageaient quelques carpes aux couleurs bigarrées. Elles ondulaient doucement et le soleil faisait briller leurs écailles luisantes. C'était un monde calme et pourtant en continuel mouvement. Rien n'était immobile tout pulsait d'une vie qui lui était propre. Et tout ça, se passait dans la tête de l'adolescent.

Ses doigts couraient sur les touches d'ivoires avec douceur et une certaine mélancolie. Une mélancolie tellement douce et tellement tragique, à tel point qu'une larme coula le long de sa joue pâle jusqu'à se perdre dans son cou découvert. Puis la mélodie s'éteignit, tout ça n'était malheureusement qu'un rêve. Dans la vrais vie, il était là, dans cette salle de musique, perdu dans Tokyo quelque part dans ce monde si vaste. Il laissa retomber ses mains longues et frêles sur ses genoux noueux. Il réfléchit un instant, c'était un joli morceau, un morceau qui plairait certainement à Yuuri et Naoko. Quand il irait les voir à Kôbe il leur jouerait sur le piano droit du salon baignait dans la lumière douce de la ville côtière.

C'est alors qu'il entendit ce rire, un rire dément, un rire glaciale, un rire bancale aussi. Ce n'était pas le rire des sadiques ou des meurtriers, c'était le rire d'un fou. Le rire de quelqu'un qui n'allait pas bien. Le rire de quelqu'un de profondément triste et marqué, de profondément blessé. Un rire complétement dérayé. Le jeune homme était assis derrière lui, à quelques mètres de son siège. Il avait des cheveux décolorés et un nombre incroyable de piercing. Il ne portait pas d'uniforme. Il était par terre et il riait.
Yû resta un moment perplexe. Que pouvait-il bien faire avec un élève qui riait comme un fou. En plus il avait une tête de fou. Alors ? Solution numéro 1 il s'en allait et il laissait l'autre rire à sa guise. Solution numéro 2 il réstait là à le regarder rire comme un abrutis en mangeant une autre sucette. Solution numéro 3 il faisait remarquer à ce garçon que ce n'était pas trés gentil de s'assoir dèrrière un pianiste et de rire comme un fou, même si la personne était folle. Les gens peuvent être fous, mais le mieux c'est qui soient fou ailleurs. Yû n'avait rien de particulier contre les fous, puisqu'il lui manquait une case à lui aussi. Alors ?
Il opta pour la solution numéro 2. Il récupéra sa sucette, la porta à sa bouche et la lécha sans faire un bruit en regardant l'autre rire. Il ne l'avait jamais vu. Ou peut être que si ? Peut importait il haussa les épaules. Il resta là, assis, sans rien dire d'autre, sans rien faire d'autre, respirant calmement. Si ça continuer il finirait par s'endormir... Songea-t-il en jetant un dernier regard à l'autre qui continuait de rire.

[j'espère que c'est pas trop court ]
Revenir en haut Aller en bas
http://kowai-house.skyrock.com
Nomura Mina
Manic-Depressive Reality
Nomura Mina


Messages : 518
Date d'inscription : 15/11/2009
Age : 30
Localisation : Une chambre froide... Quoi, le parc? Oh, à trois lettres près...

About Me & You.
Orientation Sexuelle: ...Rien à dire. [homosexual]
Âge ; Année: 18 ans / 1°année
Affinités ♥:

Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre] Empty
MessageSujet: Re: Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre]   Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre] EmptyLun 11 Jan - 10:27


    Il y avait parfois des choses qu'on ne pouvait comprendre, des choses si bizarres, si hors normes, qu'elles échappaient à toute logique, à tout bon sens. Mina lui ne comprenait plus rien, ni pourquoi il faisait certaines choses ni pourquoi il ne pouvait les retenir. Il agissait sans jamais pouvoir dire stop, ses mouvements allaient seuls, ses dires de même, comme on aurait fait fonctionner un robot, à l'aide d'une télécommande... Le problème, c'est que ce robot, au fond, avait encore une conscience. Il s'en posait des questions, peut-être même plus que les gens ne pouvaient se l'imaginer en le voyant, lui, petit bonhomme au visage de gamin sans maquillage, à la taille misérable pour son âge, lui qui était incapable de se contrôler, qui pouvait se mettre à rire ou à pleurer pour rien, et qui ne savait même pas donner la définition d'un sentiment. Sa mémoire, n'en parlons pas, c'était certainement à force d'oublier que cette dite folie gagnait de l'espace, car non, il n'oubliait pas comment chanter, jouer du piano ou du violon, il savait encore réciter un cours, et apprendre des choses, ce qui s'échappait au fur et à mesure de son esprit ébréché, c'était les petites choses de la vie, le visage des gens, le souvenir d'avoir sourit, toutes ces petites âneries qui modèlent les souvenirs. Certes, tout était écrit dans son petit cahier, mais ce n'était pas une raison.

    Qui aurait pu imaginer en le voyant, là, assis par terre, à rire, discrètement certes, ce n'était pas son genre de rire à gorge déployée , mais de son petit rire toujours aussi singulier, qu'il n'avait là pas la moindre envie de rire?! Non, entendre du piano le calmait normalement, les faisait s'asseoir et écouter sagement, cela calmait les murmures de ses multiples voix dans sa tête, et lui faisait un moment de calme. Pourtant là, il n'avait pas pu se retenir, c'était partie tout seul, comme serait parti on ne sait quel autre geste plus ou moins violent, dans une journée courante, sans musique autour de Mina. S'il riait, c'était de désespoir, de peur peut-être même, de honte... Pourtant si vous le lui demandez, il répondra qu'il avait envie, que "c'était drôle", sans pour autant préciser ce qui le faisait rire.

    Tient, la musique... Elle s'était arrêtée... Pourtant lui, continuait, replié sur lui même comme un gamin qui protège un jouet, une mains sur ses côtes, l'air de rien, il continuait de laisser échapper son léger rire, par saccade, fixant le sol de son unique œil valide. L'effet de ses cachets de la veille devait être en train de s'estomper... La douleur qu'ils empêchait d'attaquer recommençait à mordre, à commencer par sa poitrine, sous ses plaies ouvertes, sous sa cicatrice, et dans son crâne, c'étaient des multitudes de petites voix qui murmuraient...
    Mais cela, c'étaient de bien petites choses que l'on ne pouvait remarquer, des petites choses qu'il taisait, encore et toujours... A tout le monde, qu'il tentait même de se cacher à lui-même... Seulement, les cachets étaient là pour assommer un peu ce malaise, cela faisait bien longtemps qu'il ne les avait pas oublié... La dernière fois, c'était la porte de sa chambre, à l'orphelinat, qu'il avait fallu changer...

    Le petit nippon se tut enfin, au bout de quelques minutes, restant calme et immobile un instant, il se croyait seul à première vue, ayant apparemment oublié la présence de notre pianiste... Ainsi, lorsqu'il releva la tête, pâlichon, et que son œil gauche se tourna vers le piano, l'effet fut immédiat. Il vit la silhouette de l'autre, et son sang ne fit qu'un tour, surpris, il sursauta, se releva, et fit plusieurs pas en arrière, manquant de tomber à cause de quelques pupitres, il réussit à se rattraper tout de même à l'un d'eux, se maintenant debout... Jolie technique tout de même, lorsque l'on a dix centimètres de semelles sous les pieds.

    " Qui êtes vous... Vous faites quoi... Là? "

    Oh, de visu, là, il avait l'air plus effrayé qu'autre chose... Normal il était encore tôt, et puis Mina avait peur très facilement, sa paranoïa prenant souvent le dessus sur toutes les autres émotions, il ne se contrôlait pas, pas de dose intermédiaire non plus avec Mina, c'était soit tout, soit rien. Pour le moment, il restait là, tremblant presque, à fixer l'inconnu sans pour autant le regarder en face, il ne regardait jamais les gens en face, Mina attendait une réponse, tentant au fond de son petit crâne, de faire taire les petits murmures, en secouant la tête par moment, entre deux sursauts... Mais bon, allez savoir s'il l'écoutera cette réponse... Normalement oui... Mais la nature avait décidé de s'acharner sur lui, il n'y pouvait rien...


[Oulah, je pensais pas faire aussi court, pardon Xx]
Revenir en haut Aller en bas
http://your-freak-show.forumactif.com/forum.htm
Renji Yû

Renji Yû


Messages : 143
Date d'inscription : 23/12/2009
Age : 31
Localisation : ailleurs...

About Me & You.
Orientation Sexuelle: peu importe
Âge ; Année: 18 ans
Affinités ♥:

Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre] Empty
MessageSujet: Re: Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre]   Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre] EmptyMar 12 Jan - 21:05

Yû regarda par la fenêtre. Tout était blanc dehors, beaucoup moins coloré que dans sa tête, ou du moins du paysage qu'il avait dans la tête. Bien sûr tout n'était pas toujours colorés dans sa tête, mais parfois il arrivait qu'une douce et fraîche brise fasse naître au creux de ses pensées, un havre de paix et de douceur, et pas comme l'agitation constante qui y régnait habituellement. Quelques flocons se mirent à tomber se posant doucement sur la neige qui s'était déjà accumulé. Tout était si blanc, si calme.

Yû reposa son regard sur l'adolescent au rire de poupée brisée qui continuait de rire, avec son rire bancale, ce rire si désagréable. Oh il ne riait pas fort, non c'était à peine plus élevé qu'un murmure, mais pour les oreilles sensibles de Yû ce rire raisonnait comme des éclats de verre. Pourtant ce garçon lui disait quelque chose. Oui, il lui rappelait quelqu'un. Il l'avait déjà vu, oui mais où ? Un garçon comme ça ne passait pas inaperçu. C'était un petit bout d'homme perché sur des hautes chaussures à plateformes, bardés de piercing au yeux décolorés... Oui, un garçon comme ça ne passait pas inaperçu. Il ne portait pas d'uniforme... Quoi que Yû non plus n'en portait pas, mais au moins ça y ressemblait car quelque soit le temps il s'habillait de la même façon : Jean trop grand, T-shirt trop grand et des converses, pas trop grandes, faut pas abuser non plus. Mais décidément ce type lui rappelait quelqu'un. Peut être qu'il l'avait croisé dans un des dortoirs ? Possible. Ou alors on lui avait parlé de lui ? Trés fortement probable...

Yû soupira et croqua dans sa sucette et le sucre déferla en vague dans sa bouche pour aller se répandre dans ses veines. Il adoré cette sensation ! Le sucre, plus il en mangeait plus il se sentait vivant. Tout en dégustant sa sucrerie il se dit que le monde était bien étrange, il voyait tous ces gens qui n'était jamais satisfaits, alors que pour lui une simple sucette lui apportait une joie pure et sans hypocrisie.

Soudain le garçon en face de lui cessa de rire. En apercevant Yû il se releva et se recula vivement, faisant tomber quelques pupitres aux passages. Ses yeux, ou du moins celui visible s'écarquilla et il demeura là, le regard fuyant le corps agitait de soubresauts.

" Qui êtes vous... Vous faites quoi... Là? "

Comme à chaque fois que quelqu'un s'adressait à lui Yû se retourna. Il avait tellement l'habitude d'être transparent que lorsque quelqu'un lui parlait il avait la mauvaise habitude de vérifier si c'était bien à lui qu'on s'adressait. Cependant il n'y avait personne d'autre à par eux deux. Puis il se retourna une nouvelle fois, pour s'assurer qu'il hallucinait pas. Mais la salle de musique était vide mis à part quelques pupitres et chaises aux silhouettes fantomatiques.
Yû se retourna donc vers le jeune homme devant lui en se pointant du doigt. Des fois il était un peu simplet... L'adolescent devant lui semblait en plein délire. Pauvre lui ! Ca ne devait pas être drôle d'être prisonnier de soit-même. Mais ce type...

" Je me souviens ! S'exclama Yû Tu dois être... heu... Mi...na ? Mina ? Motoharu m'a parlé de toi, enfin parlé...

Non Motoharu ne parlait pas, il ne s'exprimait pas non plus au pire il gribouillait quelques phrases sur un bout de papier, mais la plupart du temps c'était Yû qui posait les questions et qui y répondait. Tout se passait dans le regard de Motoharu et Yû n'avait pas son pareil pour le décrypter. Donc on pouvait dire que Moto-chan avait exprimé des choses envers Mina.
Mais pour le moment Yû ne savait pas trop quoi faire. Mina semblait complétement paranoïaque ou effrayé comme si ils allaient être attaqué par des hommes grenouilles mutants venant d'une trés lointaine planète. Pour dire vrais le jeune homme hésitait entre la cryptonite et les araignées mutantes.

"Je m'appelle Yû...

Finit-il par dire en farfouillant dans ses poches à la recherche de quelque chose de sucré. Heureusement il avait toujours sur lui en quantité industrielle. D'ailleurs une rumeur circulé comme quoi il faisait un trafique et qu'il avait des liens avec la mafia. Pour ce qui était du trafique c'était complétement faux, mais pour de ce qui était de la mafia... Est ce que traînait avec un ex-gens-proche-de-la-mafia, ça compte ?

Il finit par trouver deux paquets d'oursons en gélatine colorée. Il en ouvrit un et le tendit à Mina. Il se doutait que celui ci en veuille, mais il fallait rester un minimum poli, quelques soient les circonstances.
"Tu en veux ? Ils sont bons.

Puis il en mangea deux et se retourna. Le temps se prêtait à ce genre de situation. <un temps neigeux d'un blanc immaculé, un temps froid et humide. Enfin après un dernier regard vers Mina, il déposa le paquet de friandise aux pieds de son siège et se rassit devant le piano. Il laissa ses mains au dessus du clavier pendant quelques secondes, remettant en place les sons de sa fugue. Il fallait qu'il la joue. Pourquoi ? Parce qu'elle n'était pas finit, elle était bancale, ce n'était pas encore un bon morceau et puis il avait envi de la rejouer depuis le début. En plus maintenant il y avait quelqu'un pour l'écouter...
Revenir en haut Aller en bas
http://kowai-house.skyrock.com
Nomura Mina
Manic-Depressive Reality
Nomura Mina


Messages : 518
Date d'inscription : 15/11/2009
Age : 30
Localisation : Une chambre froide... Quoi, le parc? Oh, à trois lettres près...

About Me & You.
Orientation Sexuelle: ...Rien à dire. [homosexual]
Âge ; Année: 18 ans / 1°année
Affinités ♥:

Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre] Empty
MessageSujet: Re: Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre]   Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre] EmptyMer 13 Jan - 19:57


    Ce jeune homme au piano, qui était-il? Que faisait-il ici? S'était-ils déjà croisés? Tant de questions auxquelles Mina n'avait pas de réponse. Et puis, même s'ils s'étaient déjà vu, parlé peut-être, le petit nippon n'en avait pas le moindre souvenir. Tant de choses qui s'estompaient petit à petit de sa mémoire, qui devenaient néant comme on efface un coup de crayon, des débris de souvenir irrécupérables, perdus pour toujours dans le fond de l'esprit malmené du blond... Si, parfois, tout revenait d'un coup, et quand tout revenait, c'était la raison de Mina qui s'échappait, l'empêchant durant quelques instants, de se contrôler. Qu'est-ce qui était le mieux? Perdre la mémoire, ou devenir un bourreau pour tout objet mouvant visible? Peut-être que si on le lui demandait, le petit fou dirait qu'il ne veut de rien... Il aimerait bien, une fois de temps en temps, pouvoir souffler, se sentir tranquille, calme, mai non, il fallait toujours qu'"ils" continuent de lui chuchoter dans l'oreille, des immondices qu'il ne citerait à personne, des choses que Mina aimerait oublier, mais qui elles, restaient sans scrupules, dans le coin de sa mémoire... Comment ne pas avoir les nerfs qui lâchent au bout d'un moment? Alors ça allait, Mina n'avait guère de force, lui qui était toujours relativement épuisé, et du coup, il était assez facile de bloquer ses élans de colère, mais encore fallait-il ne pas se faire surprendre...

    Le pire, c'est qu'il sentait venir, toujours... Il savait très bien que ça allait lâcher, mais il ne faisait rien, ne disait rien, il en était incapable... C'était un peu comme cette fameuse torture, dans l'ancien temps, qui consistait à attacher un homme sous un goutte à goutte d'eau glacée, faisant, à temps régulier tomber un petite goutte sur le front de cet homme... Il fallait des heures, pour qu'il commence à se sentir mal, des semaines, pour qu'il implore le pardon, des mois pour qu'il commence à ne plus savoir ce qu'il dit, et des années pour qu'à petits feux, la folie le tue... La petit "goutte" de Mina, c'était juste un tout, l'addition de douleurs continuelles, dans sa poitrine qui n'avait pas si bien guéri que cela, et de toutes ces voix, ces murmures incessants, même durant son sommeil, qui continuaient sans broncher le travail... Et ce, depuis des années.

    Il était bien bizarre le jeune homme devant mina.. . Cherchait-il quelqu'un? Pourquoi tournait-il la tête, ainsi pareil à une girouette qui ne sait pas quel sens indiquer? Il semblait comme étonné que le petit blond ait posé une question... Non, plutôt qu'il lui ait parlé... Pourquoi? Était-ce tellement étrange d'entendre un fou parler? Pensait-on qu'il puisse être trop dans son monde pour s'intéresser à autrui?! Non, jamais le petit chanteur ne se serait douté de la raison qui avait poussé Yû à regarder autour de lui, pour lui, c'était toujours pareil: les gens avaient tendance à espérer qu'il ne s'adressaient pas à eux, car cela était mal vu... "Oh mon dieu, il parle avec le fou", voilà ce qu'il entendait, quand il osait ouvrir la bouche dans les couloirs... Alors il se taisait, encore et toujours... L'infirmière lui demandait souvent si tout se passait bien, soit il ne répondait pas, et s'occupait d'autre chose, soit, il faisait un signe affirmatif... Rien de plus, rien de moins... De toute façon, dans son monde à lui, son monde noir et obscure, tout était toujours pareil, monotone, immobile, sans bien ni mal... Le néant.

    Le jeune blond sursauta de nouveau en entendant parler l'autre, qui semblait avoir eu une sorte d'illumination. Il ne fallait pas parler aussi brusquement voyons! Ça ne va pas! Et les gens peureux, vous y pensez... Non, Mina n'est pas peureux, il s'effraie juste très facilement, ça, c'est ce qu'il vous répondrait... C'est sensiblement, du pareil au même, mais que voulez vous: c'est Mina. Motoharu?.... Motoharu.... Il le connaissait... Si si, c'était sûr... Ah! Oui ce jeune homme qu'il avait rencontré quelques temps auparavant, dans la neige du parc, un jour hasardeux comme un autre... Cette personne intriguait Mina... ou plutôt, avait un drôle d'effet sur lui, comme un piano, mais sans la musique, c'était amusant... c'était apaisant, pour une fois...

    " Motoharu...? "

    Petit murmure lancer sans fondement, comme une pensée à voix haute, mais sans plus. Ça n'avait pas de destinataire, pas de but, c'était un petit mot lancé sans raison...
    Yû?... C'était son prénom, au pianiste? Étrange prénom, c'était court... Au moins, c'était simple de s'en souvenir...

    " ...Mh... Oui... Mina, c'est.... c'est nous. "

    Il avait mis le temps pour répondre dites moi! Mais il fallait le temps qu'il calcule... N'épiloguons pas sur son fameux "nous", qui faisait de lui l'attraction des couloirs, ni sur son nom de fille, c'était le genre de sujet tabou que mina ne supportait pas d'aborder, qui le rendaient fou... Mais fou, dans quel sens? Peu importe....
    Une minutes... que lui tendait donc le pianiste? Qu'est-ce qui était bon? Mina n'avait pas bien suivit.... Et puis, qu'est-ce qu'il y avait dans ce paquet...?

    Le petit nippon ne bougea pas, recroquevillé dans son coin, semblant chercher un endroit pour partir... il aurait aisément pu, mais allez savoir pourquoi, il ne bougea pas...
    L'autre se remit devant le piano, après avoir posé le paquet de plastique par terre... Il allait jouer? Mina ne bougea pas, restant encore immobile quelques secondes, puis enfin, après s'être assuré qu'on ne le regardait pas, il fit quelques pas, et s'assit au sol, juste à côté du siège du piano, occupé par Yû. D'une de ses mains gantées, pas bien assuré, il attrapa tout de même le paquet au sol, ça l'intriguait tout ça!.. Oh! mais,c 'était à manger! Et... Et si c'était empoisonné? Non, l'autre étudiant n'en aurait pas pris sinon... Mais en avait-il pris? Admettons que oui... Mina s'appuya en silence contre le siège, s'autorisant à goûter l'une de ces espèces de petites guimauves... Écoutant le fugue pour poisson qui avait repris... Il n'avait plus envie de rire cette fois non, et ces horribles petites perles salées qui avaient décidé de couler le long de ses joues allaient défaire son maquillage! Tant pis, il voulait écouter jusqu'au bout, la musique qui le calmait, tenant le petit paquet dans une main, tête appuyée contre le siège le regard lointain, il attendait patiemment, en suçotant le bonbon entre ses dents...

    Il aurait du les prendre ses cachets, vraiment... Il n'aimait pas se sentir mal ainsi... Sentir que par moment, il ne savait plus qui il était, avoir des blancs, comme lorsqu'on s'endort, des vides, ces instants où il ne se maitrisait pas... promis, il écoutait ça, et il allait les prendre... Non, en fait, il n'avait pas envie de se lever... Il était bien là... Non, il n'était jamais bien, nulle part... Mais là... Là il n'était pas mal... Pas trop.
Revenir en haut Aller en bas
http://your-freak-show.forumactif.com/forum.htm
Renji Yû

Renji Yû


Messages : 143
Date d'inscription : 23/12/2009
Age : 31
Localisation : ailleurs...

About Me & You.
Orientation Sexuelle: peu importe
Âge ; Année: 18 ans
Affinités ♥:

Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre] Empty
MessageSujet: Re: Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre]   Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre] EmptyMer 13 Jan - 23:33

" ...Mh... Oui... Mina, c'est.... c'est nous. "

Finit par dire Mina. Nous ? En voilà une manière de parler, mais pas désagréable. Cependant il restait recroquevillé dans son coin, derrière ses pupitres comme derrière un paravent. Et au plus grand étonnement de Yû, l'adolescent se saisit du paquet d'oursons en gelés. Première victoire ! Mina ressemblait à un animal chétif prisonnier dans une cage et qui serait devenu fou à force de tourner en rond. Tourner au rond dans son esprit et finir par oublier qu'on tourne en rond. Songea Le jeune homme en laissant ses doigts errer au fur et à mesure de leur mémoire sur les touches d'ivoires. Ensuite il avait juste entendu le jeune homme se glisser aux pieds du tabourets, le paquet d'oursons dans une main et le regard hagard. Puis des perles diamantines coulèrent le long de ses joues, le maquillage coula laissant de longues marques noires sur son visage. Ces longs sillons de ténèbres semblaient creuser des stries à l'acide sulfurique. Ce devait être trés douloureux.

Yû réfléchit si quelqu'un était triste il fallait lui montrer que tout n'était pas si triste. La mélancolie de ce petit être brisé se dégageait de lui comme la fumée s'échappe d'un foyer. Des flammes de souffrances le consumaient doucement mais peut être qu'il était trop tard. Yû eut une idée, c'était peut être trop tard pour le sauver, mais il pouvait toujours essayer d'apaiser un peu ce brasier qui ne faisait de lui qu'un petit tas de cendre... Il pouvait toujours essayer.

Les notes sous ses doigts prirent une autre direction. Ils s'égarèrent sur le clavier avec plus de douceur, plus de légèreté comme si, comme si il essayer de reproduire le son de l'eau dans un ruisseau. Les basses se firent moins présentes, moins sourdes et doucereuses plus franches et plus gaies. Dans sa tête et sous ses doigts un nouvel univers. Un univers dans lequel il essaya d'englober la personnalité de Mina, enfin du moins ce qu'il en comprenait. Ce n'était pas évident parce qu'il fallait harmonisé, le désaccord et unifier la multiplicité en gros, il fallait jongler avec les paradoxes et arriver à faire quelque chose d'esthétique. C'était un exercice difficile, et Yû dû se concentrer au maximum chose rare s'il en est. L'esquisse se développer sous ses mains délicates et enfin les traits principaux de la pièce émergèrent et se stabilisèrent.

Une prairie immense où coule une rivière aux eaux claires. Un soleil lumineux brillait dans un ciel pur et sans nuage. L'air était doux et chargé d'une douce odeur florale qu'exhalait la multitude de variété de fleurs qui s'étalaient dans la prairie. Tout était coloré et pastel, chaque chose trouver sa place, tout était en harmonie, les oiseaux chantaient comme une multitude de murmure assemblée en une exquise litanie. On pouvait écouter l'histoire des hauts pins tordus qui se dressaient au loin comme les gardiens de ce nouveau monde.

yû retenait chaque variation, chaque note, chaque modulation. Personne d'autre n'entendrait cette fugue à par Mina. Personne d'autre ne saurait la jouer et elle dormirait ainsi dans son esprit, bien rangé dans sa bibliothéque d'univers, en attendant le moment où quelqu'un lui demanderait de jouer quelque chose. Puis les dernières notes retombèrent en un silence profond comme un papillon se posant sur une dernière fleur avant l'hiver. Et étrangement tout lui parut plus calme. Yû resta immobile. Il ne voulait pas demander à Mina si il avait aimé. Il ne voulait pas montrer ses propres larmes. Vraiment, l'empathie est une bien triste qualité. Même si il ne comprenait pas Mina, mais si il ne le connaissait pas, il sentait en lui toute la douleur et l'amertume, et il sentait tout le déséquilibre et la peur. Tout cela se mélanger au détriment de lui. Alors Yû n'osa pas bouger, pas dire un mot, pour graver en lui les dernières traces de douceurs que son univers avait laissé sur son fugace passage.
Revenir en haut Aller en bas
http://kowai-house.skyrock.com
Nomura Mina
Manic-Depressive Reality
Nomura Mina


Messages : 518
Date d'inscription : 15/11/2009
Age : 30
Localisation : Une chambre froide... Quoi, le parc? Oh, à trois lettres près...

About Me & You.
Orientation Sexuelle: ...Rien à dire. [homosexual]
Âge ; Année: 18 ans / 1°année
Affinités ♥:

Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre] Empty
MessageSujet: Re: Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre]   Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre] EmptyJeu 14 Jan - 20:55


    Il n'aimait pas pleurer, non, c'était si désagréable, si douloureux, et ce, a tous les sens du terme! Oui, autant cela lançait des piques fulgurantes à son orgueil et son honneur, du moins, ce qu'il en restait, mais cela lui faisait véritablement mal. C'était cet œil mort qui le faisait souffrir, comme s'il n'avait pas déjà assez de soucis à gérer, plus ou moins bien, dans sa petite tête pour qu'en plus, cette douleur ne vienne s'ajouter... on ne savait pas vraiment ce qu'avait cet œil, mais rien n'allait bien pour lui, pas de pupille, pas d'iris, ce n'était qu'une bille nacrée et inerte, inutile, il ne fonctionnait pas bien, et ce, pour tout ce qu'est censé faire un œil, autrement dit, allez verser des larmes quand votre œil lui, vous dit non. Parfois, Mina aurait bien aimé s'enfoncer une fourchette, ou l'un de ses précieux scalpels dans cet œil sans vie, de colère ou de ressentiments, mais il n'en faisait rien, personne même n'était vraiment au courant que ce n'était pas rare que dans des cas comme celui ci, s'il pleurait pour X raison, souvent venait s'ajouter le mal, et cela n'est jamais pour arranger les choses...

    C'était plutôt rare qu'il arrive si mal à se reprendre, habituellement, même s'il arrivait à se mettre à pleurer n'importe où sans la moindre raison, il trouvait toujours une feinte, ou se remettait bien vite à rire, sans même comprendre le sens de ses propres agissements, mais là, il se sentait vide et incapable tout d'un coup, sensations désagréable, comme si le monde allait s'écrouler, alors qu'il n'y avait à priori rien pour ça... Ses côtes douloureuses qui le brûlaient sans cesse, il en avait l'habitude, les douleurs de son cœur aussi... Non, pour le moment, il était entré dans sa "Tristesse", tout aussi facilement qu'il avait pu être "Hilarité" quelques secondes plus tôt... C'était comme ça, et ça ne s'expliquait pas. La seule chose compréhensible était que ces brusques changements de comportement, aussi difficiles à vivre pour lui que pour son entourage étaient réduits par des cachets... Mais ces cachets là,il ne les avait pas avalés ce matin. Ainsi, un rien suffisait à modifier sa personnalité, un mouvement, un regard, un mot, et il pouvait passer de content à triste, de calme à à nerveux, d'attentif à complètement incontrôlable.

    Enfin, ce qui le consola, même si lui ne s'en aperçut pas, c'est qu'on ne lui posa pas de questions, on le laissa tranquille... Combien de personnes se seraient précipitées pour des questions stupide du genre "est-ce que ça va?"... Bien sûr que tout va bien, il se vide de ses larmes, mais tout roule au poil! Quelles étranges réactions tout de même, les gens pouvaient se montrer bien étrange parfois, et pas besoin d'être fou pour cela... Oh, et puis en fait non, on ne lui demandait jamais si ça allait à lui, on le regardait bizarrement, c'était tout... Qui s'occuperait d'un gamin qui aurait plus besoin à première vue d'un psychiatre plutôt que d'un coup de main? Non, on a trop peur des gens différents, on les met trop vite tous dans le même paquet comme des bêtes que l'on enferme dans une cage pour la foire, les détruisant sans même y songer, sans même tenter de les aider...

    Il écoutait la musique, sagement, sans rien dire, les yeux mi clos, le paquet d'oursons dans une main, contre son frêle torse, il ne bougeait pas. On aurait presque pu le croire endormi, mais non, il était attentif. Le piano avait toujours, depuis son coma, eu ce don de le rendre calme, d'effacer quelques minutes durant, ses problèmes et ses pensées... C'était agréable, enfin, non, pas agréable, il ne savait pas ce que signifiait ce mot, mais il fallait ce rendre à l'évidence qu'il ne manquait jamais une occasion de se planter derrière un piano... Oh,il savait en jouer, bien, très bien même, mais les gens l'en empêchaient, lui disant toujours que ce qu'il jouait donnait des envies tout, sauf joyeuse, comme des envies de mourir ou de faire quelque chose de mal... Mais il ne faisait que faire sortir ses pensées, comme quand il chantait... Rien de plus, rien de moins...Enfin, apparemment, les gens préféraient, eux, qu'il se taise, qu'il garde ses soucis et ses malaises pour lui... Une seule personne qui perd la joie de vivre, ça suffit, pas besoin de tenter de l'écouter si c'est pour qu'elle nous transmette sa tristesse... Comme si cette dernière était une maladie...

    Mais ce petit air qui tournait comme une boîte à musique ouverte, ce n'était pas un air qui disait de pleurer, non, c'était un air calme, du genre qu'on écouterait bien en regardant le soleil se lever le matin, qui fait sourire doucement, qui calme les nerfs. Peut-être que Mina pensait à ça à cet instant? Peut-être que non, peut-être en pensait-il à rien, mais au moins, il semblait moins agité, et même s'il n'avait pas pris la peine d'essuyer les coulure sombres sur son visage, il semblerait que les petites perles aient cessées de glisser le long de ses joues pâlichonnes. Il gardait la tête appuyée contre le tabouret, replié contre lui-même comme un enfant caché au fond d'un placard, il attendait que la musique arrive à sa fin. Cette fois, il ne semblait pas décidé à casser le rythme, non, c'était tellement beau: un monde comme ceux qu'il n'arrive pas à voir seul, le contraire total de son monde de néant, de douleur et de désaccord sans harmonie dans lequel il voguait en permanence...

    Ça y est? C'était terminé?... En tout cas, le silence était revenu, doucement, se posant sur la pièce comme une svelte libellule sur un roseau empli de perles de rosées. Tout était calme pour le moment... Incroyable! Le silence, cela faisait tellement longtemps que Mina ne l'avait pas entendu! Dommage, cela ne durerait pas... Mais avant que les murmures ne reprennent, le petit nippon leva son œil vers Yû...

    " C'était..... joli. "

    Grosse hésitation sur le mot à employer, c'était un mot qui lui faisait toujours défaut, mais il avait réussi à sortir cette fois, même si ce n'était qu'un murmure.... Un sourire se posa sur le visage du jeune homme... Non, pas l'un de ces sourire de psychopathe qu'il était capable d'avoir, qu'il avait tout le temps d'ailleurs! C'est vrai qu'avec tous ses piercing, le terme psychopathe lui allait à merveilles, mais cette fois, c'était un sourire d'enfant, de gamin triste, mais heureux à la fois, comme s'il était si difficile de choisir un sentiment. C'était sincère, et sortit tellement naturellement qu'il se surprit tout seul, secouant la tête pour faire partir cette expression de son visage comme si c'était une intruse.

    .... pour faire passer cela inaperçu, il leva le paquet de nounours timidement, le tendant à Yû l'air pas tellement rassuré, mais déjà moins effrayé qu'auparavant, avant de demander, d'une voix discrète et presque fluette:

    "... Tu en veux?... Ils sont bons.... "

    Sacré Mina... Vraiment parfois les gens avaient peut-être raison de le trouver vraiment bizarre...
Revenir en haut Aller en bas
http://your-freak-show.forumactif.com/forum.htm
Renji Yû

Renji Yû


Messages : 143
Date d'inscription : 23/12/2009
Age : 31
Localisation : ailleurs...

About Me & You.
Orientation Sexuelle: peu importe
Âge ; Année: 18 ans
Affinités ♥:

Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre] Empty
MessageSujet: Re: Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre]   Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre] EmptyJeu 14 Jan - 23:51

Yû renifla imperceptiblement, trop de sensibilité tue la sensibilité. Le pacifisme tue le pacifisme et finalement on finit dans un bocal à poisson ! Le jeune homme s'essuya le nez avec le revers de sa manche et passa une main tremblante dans ses cheveux décoiffés. Puis il remit ce masque connut de tous, enfouissant bien loin sa tristesse et sa solitude. Tout était calme dans la salle de musique. On entendait à peine la respiration de Mina qui était resté lové contre les pieds du siège. Il semblait plus calme lui aussi, comme si quelque chose s'était apaisé dans sa tête. Ou alors c'était une illusion, fomenté par une coalition d'extraterrestres aux pouvoirs psychiques ! Ah non, ça c'était le livre qu'il avait lu la veille... A bien y regarder Mina semblait jeune. Jeune dans le sens où il ressemblait encore à un enfant, comme si son corps avait grandit sans lui et que son esprit était resté piégé hors du temps. Ainsi, son corps et son âme avait évolué totalement différemment.

Yû réfléchit. Tout ça était bien étrange, à croire qu'il n'arrivait à s'entourer que de gens à qui il manquait quelque chose. Pourtant, lui n'avait rien à leur offrir, à peine sa présence que tout le monde semblait oublier. Il n'avait jamais vraiment préter attention aux autres. Il restait toujours seul en compagnie de ses univers et de ses questions. Il aimait bien se poser des questions, des questions sans queue ni tête. Il aimait se poser des questions sur le fonctionnement du monde ou sur le caractère d'une personne. Il aimait bien asticoter les gens. C'était une distraction comme une autre, une façon de montrer qu'il était là, même si c'était au détriment de son interlocuteur. Personne ne s'intéresse au rêveur au bout de la salle. Même les professeurs oubliaient parfois qu'il était là. Il ne pouvait pas vraiment dire que ça le blessait, car d'une certaine manière il s'en moquait, mais cette solitude et cette transparence avaient créé un gouffre entre lui et le reste du monde. Alors peut être était-ce pour ça qu'il aimait bien tous les gens que l'on montre du doigts. Des gens comme Mina ou Motoharu, car Mina devait bien souvent être l'objet de quolibets ou de regards méfiants. Et finalement, tout en étant très différents, ils se ressemblaient un peu.

Le jeune homme se rendit compte que Mina l'observait, avec son œil triste et mélancolique. L'autre étant caché derrière une mèche de cheveux blonds.

" C'était..... joli. "


Hésita-t-il à dire. Ce n'était pas une hésitation, du style : j'hésite à dire que c'est bien parce que c'est vraiment de la merde, mais plutôt une hésitation du style : quel mot dois-je utiliser ? Je ne sais absolument pas ce qu'ils veulent dire. Mina semblait courir aprés les mots, comme on cours aprés les cormorans restés sur la plage. Et soudain, un léger sourire, un peu conflictuel se dessina sur ses lèvres fines. Un sourire d'enfant, un sourire léger et gentil un sourire qui devait provenir du plus profond de son âme. Yû sentit son coeur rater un battement, une flèche venait de le transpercer. Pour lui qui aimait ce qui était mignon et sucré c'était le coup de foudre. C'était vraiment un beau sourire. Mais Mina le fit disparaître, comme si ça le gênait, peut être n'avait-il pas l'habitude de sourire ? Enfin, de sourire, pour de vrais. Yû laissa tomber ses bras qu'il avait laissé reposer sur ses genoux repliés en position fœtal. Mina remonta le paquet d'oursons en gelé et dit d'une toute petite voix, à peine plus élevée qu'un murmure :

"... Tu en veux?... Ils sont bons.... "


Yû sourit à son tour, en penchant la tête sur le côté, comme il avait l'habitude de le faire. Cela pouvait paraître un peu étrange mais c'était sa façon de sourire, il souriait comme un chien que ne comprenait pas. Doucement, il avança sa main et attrapa deux ours en gélatines dans le petit sachet en plastique et les regarda un instant. Puis il se retourna vers Mina.

"Je suis contant que tu aies aimé. Tu sais, tu seras sans doute la seule personne à l'entendre..."

Finit-il par dire d'une voix lente et traînante, celle là même qu'il utilisait lorsqu'il pensait en même temps qu'il parlait.

"Tu sais, si un jour, tu ne te sens pas bien ou si tu es triste, tu n'aura qu'a m'appeler et je viendrais ici et je te le rejouerais encore et encore jusqu'à ce que toutes ces choses que je ne comprends pas mais qui te font mal s'en aillent. Et on mangera des oursons. "


Il sourit de nouveau et mangea les deux oursons. Vraiment, il adoré le sucre, les petites figurines de gélatines fondirent dans sa bouche et ou pût presque l'entendre ronronner de satisfaction. Puis une idée lui vint, si Mina était dans la salle de musique c'était peut être parce que lui aussi savait jouer d'un instrument ! Un éclair passa dans la tête du jeune nippon et il se frappa doucement le point droit sur sa paume gauche avec un petit "je vois".

" Tu sais peut être jouer de quelque chose toi aussi non ? Tu veux bien me jouer un air ?


Demanda-t-il. Des fois il se surprenait lui même. Il regarda l'heure, ça faisait vingt minutes qu'ils auraient dût être en cours, mais après tout, quelle importance... Le temps n'était qu'une unité de valeur parmi tant d'autre et Yû n'en avait jamais comprit le principe et pourtant les gens autour de lui semblait y attacher un attention presque vitale. Décidément ce monde gardait ses zones d'ombres. Finalement il se recroquevilla sur lui même en attendant que Mina lui réponde. Peut être ne répondrait-il pas. Ou peut être que si. En fait il n'en savait fichtrement rien. Après tout Mina était Mina et Yû était Yû on ne peut pas demander à deux fous d'avoir les même attentes, même si cliniquement parlant Yû n'était pas fou. Il était juste à côté de ses pompes comme on le dit couramment, et ce n'était pas plus mal...

[ j'espère que ce n'est pas trop court =s]
Revenir en haut Aller en bas
http://kowai-house.skyrock.com
Nomura Mina
Manic-Depressive Reality
Nomura Mina


Messages : 518
Date d'inscription : 15/11/2009
Age : 30
Localisation : Une chambre froide... Quoi, le parc? Oh, à trois lettres près...

About Me & You.
Orientation Sexuelle: ...Rien à dire. [homosexual]
Âge ; Année: 18 ans / 1°année
Affinités ♥:

Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre] Empty
MessageSujet: Re: Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre]   Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre] EmptySam 16 Jan - 23:23


    Pourquoi avait-il souri ainsi il n'en savait même rien, tout comme il ne savait jamais rien... Quel paradoxe, le génie qui ne sait rien, qui ne sait pas ce qu'est un sentiment, qui ne sait pas ce qu'est un ami, et ignore comment prendre les choses quand elles arrivent... Tant qu'il était seul, il n'y avait pas de soucis... enfin si, son combat contre lui-même était encore plus présent quand il ne pouvait pas avoir de compagnie! Mettez le dans une pièce vide, seule, et filmé le à son insu, vous pourrez bien vite comprendre pourquoi ce cher petit bonhomme pas plus grand qu'un gamin avant sa poussée de croissance, était classé dans la catégorie "fou", de ses médecins. Il devenait violent avec lui-même, allant jusqu'à se fracasser le crâne pour faire taire des voix qui n'existaient pas, qu'il était le seul à entendre, et qui, lorsque le silence pointait son nez, ne faisaient que s'amplifier dans sa tête. Personne ne voulait le croire lorsqu'il cherchait désespérément de l'aide... Le soucis c'est que cette demande d'aide, il ne savait pas la formuler, il tentait de la montrer avec sa façon à lui, mais cela ne marchait pas... Cet excentrisme, sa façon d'être, cela faisait plus souvent fuir les gens que cela ne les attiraient!

    Bloqué depuis cette fameuse nuit, aussi bien dans sa tête que dans bon nombres de fonctions de son corps, il était resté un peu enfant au fond de lui, et agissait parfois un peu comme tel, pourtant, il était grand, dix huit ans d'existence tout de même, enfin, seize ans de vie, le reste, ce n'était qu'une vie maintenue artificiellement par des produits et des tuyaux en tout genre... Peut-être en fait, que cette nuit là, il aurait du en mourir en fait, de cette hémorragie.... Au lieu de ça, ces imbéciles en blouses blanches l'avaient remis sur pieds, et l'avaient forcé à se réveiller d'un sommeil qui aurait du être le dernier... Voyez ce qu'il était devenu, un petit monstre à l'âme détériorée par les images qu'il avait pu voir et les maux qu'il avait pu ressentir, de multiple problèmes, et un cœur qui ne s'en remet pas... Qui donc s'étonnait, après ça, qu'un problème cérébral ait pu voir le jour!? Coupez l'oxygène d'un cerveau durant quelques secondes, vous verrez bien vite le résultat... même récupéré de justesse, il garde de séquelles graves, et ce, à vie.

    Puis, qu'est-ce qui lui avait pris de tendre ces oursons à leur propriétaire?! Il ne savait pas, il ne s'était pas contrôlé, il avait agi sans le savoir, comme toujours, ou peut-être le savait-il mais refusait-il de se l'avouer... Non! Il n'aimait pas approcher les gens, ces gens qui lui faisaient peur, et ces gens, c'était de la faute des autres s'il était comme ça, alors il étaient tous méchants, pas un n'était mieux que les autres! Ils se cachaient tous derrière leur gentillesse, pour mieux vous mener en bateau! Une sorte de soubresaut semblable à une convulsion secoua le jeune nippon, qui eu l'espace d'un instant, un air vide et totalement ailleurs, alors que notre brave Yû lui parlait... Difficile de tenir la conversation face à un robot désarticulé n'est-ce pas!? Mais ne vous détrompez pas, pour une fois, Mina avait entendu les propos de Yû, et même s'il ne le montra pas, il avait bien entendu qu'il serait peut-être le seul à entendre cette musique qui venait de passer... c'était gentil... NON! personne n'est gentil, on te l'a déjà dit Mina! Mais qui l'avait dit?... Oh, l'une des petites voix dans la tête du fou, celle nommée Rancœur qui s'était associée à Vengeance pour souscrire un complot glacée à l'esprit malade de mina...

    " .. h... Oui... On viendra... Mais rien ne nous fait mal... enfin... non, rien du tout... "

    Il secoua la tête comme pour se persuader lui-même qu'il ne disait pas de bêtise, mais de toute manière, il ne savait plus doser les mots,e t ce qu'il disait, il le comprenait mal...
    Yû tapa ses poings entre eux: Mina eut peur. il sursauta et se releva d'un bond, avant de retomber sur les fesses, pris dans son élan, chute accompagnée d'un petit bruit semblable à un couinement ou à un hockey quand il se retrouva par terre, l'air un peu ébêté... Vraiment, parfois, il n'y avait pas que du bon à porter de pareilles chaussures, tout en étant conscient d'un problème d'équilibre... Quoique, il n'en était pas vraiment conscient lui... Il n'était d'ailleurs conscient de rien... Cependant, il n'eut pas le temps de se relever qu'il entendit la fin de la phrase du pianiste... Il lui demandait de jouer? Mais il ne savait pas jouer! Enfin si, il savait même très bien jouer, mais non! On lui avait toujours dit qu'il ne devait plus jouer, depuis sa sortie d'hôpital, puis, il n'aimait pas qu'on l'écoute, même si la musique était sa seule façon de demander de l'aide encore un peu explicitement... Il secoua la tête, se relevant tant bien que mal par la même occasion:

    " Non... on ne sait pas jouer... enfin, si, si... Mais non, on nous a toujours dit qu'on ne devait pas... Que ce n'était pas bien... Donc on ne sait pas jouer... Enfin, on savait, avant... Euh... peut-être... "

    Tout en parlant, le jeune homme s'était avancé, et, après une sacrée hésitation, s'était même assis à côté de Yû, au piano! Machinalement, il repoussa sa mèche de son œil blanc, chose inutile, puisqu'il ne verrait pas mieux, mais c'était fait sans même y penser, son autre œil parcourant d'un air étrange les touches d'ivoire de l'instrument... Il devait jouer? Mais, mais il ne savait exprimer que le néant de son monde, du monde dans lequel il passait ses journée, ce néant oppressant qui vous tourne autour et vous rend fou, ce néant traînant et murmurant qui chuchote à votre oreille, sans cesse, que vous seriez peut-être mieux si vous ne vous réveilliez pas le lendemain... On était bien loin de la nature et des gazouillis des oisillons dans leurs nids! Mais on lui avait demander de jouer, alors il posa ses mains sur le claviers de l'instrument, ses mains fines et éternellement gantées, tentant d'ignorer un peu, ce mal au niveau de ses côtes qui le brûlait sans remords... les bandes semblaient avoir glissé... Zut... Il faudrait les remettre, avant que le sang ne tâche son joli chemisier blanc.. Mais bon, pour le moment, bienvenue dans le monde noir de Mina...


[T'en fais pas, il était très bien! ^^]
Revenir en haut Aller en bas
http://your-freak-show.forumactif.com/forum.htm
Renji Yû

Renji Yû


Messages : 143
Date d'inscription : 23/12/2009
Age : 31
Localisation : ailleurs...

About Me & You.
Orientation Sexuelle: peu importe
Âge ; Année: 18 ans
Affinités ♥:

Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre] Empty
MessageSujet: Re: Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre]   Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre] EmptyDim 17 Jan - 20:25

" .. h... Oui... On viendra... Mais rien ne nous fait mal... enfin... non, rien du tout... "

yû observa Mina un peu perplexe, lui faire du mal ? Quelle drôle d'idée. Il n'allait pas le manger et puis le jeune nippon doutait que son camarade soit comestible. Il n'avait jamais mangé d'être humain, mais il n'était pas sûr d'aimer. En plus avec tous les produits cosmétiques et les piercings que Mina possédait il ne devait plus être bon à manger. Et puis franchement le cannibalisme c'est utile qu'en d'extrême urgence, voir même lorsqu'il n'y a plus aucun espoir, et puis la chaire crue c'est pas top, sauf si c'est du poisson. Yû se dit qu'il fallait être stupide pour vouloir faire du mal aux autres. Lui, il ne faisait de mal à personne, et personne ne lui faisait du mal, ou du mois, si c'était le cas il pensait qu'il devait y a voir un raison. Par exemple ses deux frères aînés l'avaient embêté pendant plusieurs années, mais c'était parce qu'ils avaient besoin de faire sortir leur rancœur. Bien sûr ils auraient pû s'exprimer d'une meilleure façon, mais bon, on fait avec ce que l'on a. Et Yû n'était pas quelqu'un d'agressif, du moins jusqu'à une certaine mesure. Si on embêtait vraiment le jeune garçon il pouvait trés bien se défendre. mais Mina, ne semblait pas dangereux, enfin pas dangereux dans le sens, où il ne semblait pas en état de faire du mal à qui que ce soit. Ou alors si il attaquait le jeune homme il ne devait pas être dans son état normal. Bien sûr il n'était pas certain que Mina est un état normale, mais enfin bon...

Mina semblait toujours sur le qui vive, comme un petit animal. Mais qu'est ce qui lui était arrivé, pour être comme ça ? Il n'était pas né comme ça ? Si ? De toute façon ça n'avait aucune importance. Le petit nippon c'était assis à côté du jeune homme, il sentait bon la laque. Mais non, Yû ne pense pas à ce genre de chose, voyons, pauvre petite chose, tu veux le traumatiser ou quoi?!

" Non... on ne sait pas jouer... enfin, si, si... Mais non, on nous a toujours dit qu'on ne devait pas... Que ce n'était pas bien... Donc on ne sait pas jouer... Enfin, on savait, avant... Euh... peut-être... "


Tout en disant ça il s'était approché du clavier. Il posa ses longues mains gantées sur les touches d'ivoires. Il commença alors à jouer. C'était une mélodie triste, incroyablement triste. Elle éxhalait le néant et le vie, tout en étant pleine et remplie elle faisait raisonner le vide. Le vide d'un coeur esseulé et torturé. Des monstres jaillissaient des ombres et tournoyaient autour d'eux. La peur se matérialisait en son distordu et angoissant. Cela ressemblait à la mélodie usée d'un vieux carrousels. C'était la galerie étrange d'un cirque laissait à l'abandon. C'était un hurlement, un long appel à l'aide. Sans comprendre pourquoi Yû pleurait, il écoutait le cris de ce coeur abandonné et laissé à ses démons et il pleurait. Il n'aimait pas voir les gens tristes, il n'aimait pas sentir que les choses n'allaient pas. Il n'aimait pas la réalité froide et obscur dans laquelle les gens avaient abandonné ce petit être multiple. Il n'osa pas prendre ce petit être pour le réconforter, d'ailleurs de larges traces rouges s'épanouissaient sur son chemisier d'un blanc immaculé. Mais le jeune nippon semblait ne pas s'en soucier, comme si c'était normale. Il devait pourtant souffrir le martyre, mais il continuait de jouer comme si de rien n'était. Il continuait de jouer et de peindre son monde monochrome, c'était si beau. Il jouait vraiment bien. C'était si beau. Si triste. Yû ravala ses larmes pour que le jeune nippon ne s'en rende pas compte. Yû ne voulait pas que Mina soit encore plus triste.

Puis il lui vint une idée. Le monde de Mina était un monde froid et solitaire alors Yû écouta attentivement ce que jouait le jeune homme et réfléchit un instant. Ils ne jouaient pas du tout de la même façon et ça risquait d'être un peu compliqué. Le jeune homme fronça les sourcils, ce n'était vraiment pas simple, car le jeu de Mina était complexe et torturé. Puis, quand il fut plus ou moins certain de ce qu'il faisait, il posa ses doigts sur les touches basses et les pressa doucement. Il commença par rajouter une basse de velours sur le fil de rasoir d'acier sur lequel marchait Mina. Puis il enrichit le morceau avec des variations chaudes tout en étant trés attentifs à ce que jouait le petit nippon qui était décidément vraiment trés doué.

[ DAAA j'arrive pas à faire plus long >.<]
Revenir en haut Aller en bas
http://kowai-house.skyrock.com
Nomura Mina
Manic-Depressive Reality
Nomura Mina


Messages : 518
Date d'inscription : 15/11/2009
Age : 30
Localisation : Une chambre froide... Quoi, le parc? Oh, à trois lettres près...

About Me & You.
Orientation Sexuelle: ...Rien à dire. [homosexual]
Âge ; Année: 18 ans / 1°année
Affinités ♥:

Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre] Empty
MessageSujet: Re: Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre]   Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre] EmptySam 30 Jan - 1:27


    Un état normal? Qu'était-ce donc qu'un état normal? Dans son monde où tout était instable, tout ne tenait qu'à un fil, et où tout pouvait être chamboulé par un rien, un bruit, une odeur, une sensation, ou même simplement le silence, dans ce monde là, il n'y avait pas de normalité, il n'y avait que douleur et absurdité. C'était le monde de Mina, ce monde où le jeune fou vivait son quotidien, ce monde où il se déplaçait, dans lequel il agonisait chaque jour un peu plus. Il ne pouvait en sortir, ça lui était tout bonnement impossible, c'était comme un cercle vicieux qui se refermerait chaque seconde un peu plus, vous oppressant le cœur, le serrant dans le fond de votre poitrine à vous en faire rire de douleur. Oui, c'était cela, il riait de ces maux qui le rongeaient de l'intérieur comme un nuée de chauve souris pourchassant les petits insectes qui formaient son âme... Il vivait, ou plutôt, se mouvait dans un monde sinistre, empli de vagues sombre, et de précipices mortels. Non, on ne pouvait pas appeler ça vivre, on ne pouvait même plus dire qu'il existait. Il n'était au jour d'aujourd'hui, plus que l'ombre de ce qu'il avait été, une ombre folle, qui cherche en vain son maître. Il n'était plus que le reste de la bêtise humaine, l'œuvre d'un simple lame, une lame qui même au bout de nombreuses années, lui transperçait encore le cœur et l'esprit.

    Il jouait, ses doigts fin valsant sur le clavier de l'instrument avec une fluidité étonnante, une vitesse désaccordée indescriptible, et un tremblement assuré effrayant. Il bâtissait son petit monde autour de lui, un monde intérieur qu'il ne pouvait extérioriser que par la musique, ce monde semblable à des sables mouvants dans lesquels il se serait laisser piéger malgré lui. Avait-il conscience de ce qu'il faisait? Non, et cela se voyait. Son regard était vague, seule ses doigts continuait de bouger au gré de ses émotions lancinantes, des émotions qu'il ne comprenait pas, qu'il ne comprenait plus. Le petit bonhomme fixait le mur du fond avec un air tristement inexpressif, comme un aveugle aux pupilles mouvantes, il ne souriait pas, et son maquillage sombre semblait faire naître sans le faire remarquer, de petits sillons le long de sa peau pâle, des sillons humides. En y prêtant l'oreille, on aurait aisément pu entendre, qu'il n'était pourtant pas si inactif que ça ce petit. De ses lèvres sortaient sinistrement des paroles ternes, oscillant entre la vie et la mort, des paroles noires mais pourtant chancelantes, qu'il avait en tête, qui sortait comme une fluide eau claire, endolories par on ne sait quel obstacle.

    C'était ça, sa symphonie agonisante, celle qui traînait avec lui comme un fardeau, qui le faisait rire de tristesse, comme on pourrait pleurer de joie. C'était une mélopée sans contour mais pourtant fermée, de laquelle il ne pouvait sortir, sans lumière et sans timbre, vide et vibrantes, aussi fragile qu'une morceau de verre, mais qui, en se brisant chaque jour, se reformait comme une bulle indestructible. Pour vouloir tenter d'entrer dans son monde, il fallait le vouloir, et lui, il tentait désespérément d'en sortir, mais cette barrière de voix, de pensées désaccordées, ses maux qui le suivaient tout le jour, et envahissaient ses nuits, tout cela le retenait prisonnier, le rendait fou, lui faisait perdre la tête... Un jour, ça le tuerait, lui qui était déjà en petits morceaux, et qui sentait déjà parfois, son cœur blessé mortellement, rater un battement...

    Mais une autre partie de lui-même ne voulait voir personne entrer dans son monde, on n'avait pas le droit d'y toucher, car là au moins il était seul, on ne pouvait plus lui faire de mal, de toute façon le mal était fait, il n'avait plus de famille plus de sentiments, plus de vie, et il ne le pardonnerait à personne, non, c'était "leur" faute, à "eux" tous, sans exceptions! Ils étaient tous viles et hypocrites! Tous ces sourires qu'on lui faisait, tout le maigre soutient qu'on voulait lui offrir, tout ça, c'était faux! De toute manière il était mort avant l'heure, il marchait sans savoir où aller, comme un compte à rebours mal engrené, qui finirait par un jour, ne plus avoir de batterie.

    Seulement voilà, il lui sembla, à lui, avec son air pourtant absent, qu'on tentait se violer son monde, qu'on tentait d'en allumer des lumières depuis trop longtemps éteintes, et ça, on n'avait pas le droit, il ne voulait pas, on ne pouvait pas! D'où venait cette attaque, comment avançait-elle?! C'était ça, c'était ces sons, ceux qui essayaient de s'immiscer dans le monde sans vie d'un pauvre fou juste bon à jeter à la poubelle. Il fallait fermer les porte de son monde, que le petit nippon avait ouvert pendant trop longtemps... quelques secondes, quelques minutes, c'était déjà beaucoup trop. Aussi, il se tût, et ses mains peu à peu ralentirent. il avait mal, là, sous son chemisier, ça le tirait, comme toujours... Mais il ne semblait s'en rendre compte que maintenant, et pourtant, il n'y fit rien... En revanche, il se leva, son œil encore en vie se tournant d'un air peu rassuré vers le donneur de bonbons... Et il recula de nouveau, assez pour trouver un endroit où s'appuyer: le mur. Se laissant glisser, assis contre celui ci, le blondinet posa une main contre ses côtes douloureuses... Le coude de son autre bras se posa sur ses genoux resserrés contre son petit corps comme un bouclier de fortune, lui, il leva sa main, la regardant avec l'un de ces sourire presque effrayent qu'il pouvait avoir...

    " Vous les entendez... Écoutez... Ils bipent... Comme ça, bipbip bipbip... ils ne s'arrêtent jamais... c'est amusant.... Non, non, c'est énervant... C'est oppressant, ces petits bruit.... Éteignez les... "

    Difficile de dire s'il se parlait à lui-même ou s'il parlait à Yû. Ces bips dont ils parlaient étaient vraisemblablement similaires à ceux d'un électrocardiogramme. Et lui, il se contentait de rire, d'un rire endolori, en regardant sa main, dans la lumière des néons de la pièce. Il était cinglé, c'était avéré... Et puis, sans son traitement, on ne pouvait rien tirer de lui... il pouvait être aussi peureux, que dangereux, en passant par l'absentéisme de son esprit, de sa raison... Pour le moment, il avait eu peur... Maintenant, il était juste absent... Juste ça.
Revenir en haut Aller en bas
http://your-freak-show.forumactif.com/forum.htm
Renji Yû

Renji Yû


Messages : 143
Date d'inscription : 23/12/2009
Age : 31
Localisation : ailleurs...

About Me & You.
Orientation Sexuelle: peu importe
Âge ; Année: 18 ans
Affinités ♥:

Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre] Empty
MessageSujet: Re: Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre]   Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre] EmptyLun 22 Fév - 0:30

Au début Yû ne s'aperçut même pas que Mina était parti. Il ne se rendit même pas compte qu'il avait cessé de jouer. En fait Yû était repartit dans son monde. Son esprit passait d'une chose à une autre sans aucune logique. En fait ça marchait un peu à la façon d'un flipper, son esprit en été la balle de laiton qui se propulsait d'une cloche à l'autre. Donc au début, bien sûr c'était partit d'une bonne attention, et puis il avait oublié pourquoi il jouait du piano. Et comme il trouvait ça plaisant... Bref il s'était encore embarqué dans un autre univers. Cette fois des carpes multicolores, comme celles du bassin du lycée, nageaient dans le ciel bleu sans nuage au dessus de la nouvelle orléan. Il aimait bien la nouvelle orléan, c'était une ville qu'il appréciait, il ne connaissait pas grand chose à la géographie des états unis mais il aimait bien cette ville. Il en avait parcouru les rues à travers ses lectures de Anne Rice. Alors il se laissa aller dans un rythme blues, jazz qui ressemblait à de la musique cajun. Il était presque hors d'atteinte quand...

" Vous les entendez... Écoutez... Ils bipent... Comme ça, bipbip bipbip... ils ne s'arrêtent jamais... c'est amusant.... Non, non, c'est énervant... C'est oppressant, ces petits bruit.... Éteignez les... "

Yû se retourna et jeta des regards hagards autour de lui avant d'apercevoir la silhouette recroquevillée de Mina. Il s'était laissé glisser contre le mur blanc et son visage paraissait défiguré par la lumière crue des néons qui illuminaient la pièce. Yû n'avait pas le souvenir d'avoir allumé la lumière. Il fit un tour dans sa mémoire phénoménale mais extrêmement sélective et eut la confirmation qu'il n'avait pas allumé la lumière. Puis le jeune homme se rendit compte qu'en glissant Mina avait enclenché l'interrupteur. Et il riait. Il riait d'une façon mécanique et étrange comme des milliers de morceaux de verre qui se brisaient sur le sol dans un désagréable grincement. Yû le regardait rire, sans savoir ni pourquoi il riait, ni pourquoi il semblait si tordu et cassé. Du sang maculait sa chemise blanche et ses yeux, ou du moins celui qu'on pouvait voir, s'agitait follement. Yû ne comprenait pas, de toute façon il ne comprenait rien.

" Qu'est ce qui fait bip ?

Demanda-t-il naïvement en cherchant partout ce qui pouvait ressembler de prés ou de loin à un bip. Il s'approcha de Mina et s'agenouilla devant lui. Il semblait absent, perdu dans un lointain univers froid et obscure, et de toutes évidences il n'avait pas l'intention de redescendre. Alors Yû s'assit à côté de lui et sortit une sucette de sa poche. Il avait toujours des bonbons de toutes sortes sur lui. Il avait besoin, c'était important, pour sa santé. Le sucre était comme une drogue. Son organisme n'absorbant pas, ou peu le glucose il devait faire attention, c'était peut être la raison pour laquelle il ne grossissait pas malgré le taux de sucres incroyable qu'il ingurgitait tout les jours. Il n'éxistait pas de traitement pour son problème... C'était trés contraignant, enfin, d'une certaine manière c'était contraignant, car il ne pouvait pas se permettre d'être en rupture de stock. Il appréhendait particulièrement les jours fériés...

Il resta devant Mina un instant. Il n'en comprenait absolument pas le fonctionnement. Pour lui c'était une poupée défectueuse dont on aurait perdu le mode d'emploi. Quelque part il se fichait bien que Mina soit défectueux, lui, ce qui l'intéressait, c'était que personne ne souffre. Il n'aimait pas voir les gens être tristes, souffrir ou dépérir. Il n'aimait pas, parce qu'il ne comprenait pas ses émotions, il ne comprenait pas les émotions en générale. Il ne savait pas ce que s'était, il agissait presque par instinct... Enfin il agissait par pulsions. Et réconforter, ou vouloir aidé Mina n'était qu'une autre de ses pulsions obsessionnelles. Il fallait qu'il agisse jusqu'à satisfaction pleine. Alors on pouvait dire qu'il prêtait attention à Mina jusqu'à ce qu'il ait réussi à en tirer quelque chose de positif. Autant demander la lune... Mais si il n'y arrivait pas il se ferrait mal tout seul, par pur et simple frustration.
Revenir en haut Aller en bas
http://kowai-house.skyrock.com
Nomura Mina
Manic-Depressive Reality
Nomura Mina


Messages : 518
Date d'inscription : 15/11/2009
Age : 30
Localisation : Une chambre froide... Quoi, le parc? Oh, à trois lettres près...

About Me & You.
Orientation Sexuelle: ...Rien à dire. [homosexual]
Âge ; Année: 18 ans / 1°année
Affinités ♥:

Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre] Empty
MessageSujet: Re: Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre]   Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre] EmptyLun 12 Avr - 10:07

[Désolée pour l'attente ><]


    Il aurait du les prendre, ses cachets ce matin, il aurait du faire comme tous les jours, passer à l'infirmerie pour donner à l'infirmière ses drap ensanglanté, il aurait du aller les poser derrière la porte de son bureau, comme tous les matins, mais non, aujourd'hui, il avait oublié, comme il oubliait parfois... Elle devait le chercher à l'heure qu'il était, oui, car elle était avec l'équipe enseignante, la seule personne à avir accès au dossier médical du jeune homme qui stipulait bien quand sans traitement, il pouvait devenir dangereux... Jusqu'à présent on ne l'avait pas lâché d'une semelle sur ce fameux traitement, puis, il avait pris l'habitude d'aller le chercher tout seul, ce qui réjouissait tout le monde, car avant, il n'aurait jamais fait une telle chose! Mais voilà, il fallait bien que ça arrive! Le jeune homme avait des troubles de la mémoire, c'était bien connu, lorsqu'on sait qu'il oubliait parfois temporairement des visages qu'il avait l'habitude de croiser, c'est qu'il y avait tout de même un énorme problème... Si seulement cela ne pouvait n'être qu'au niveau de sa mémoire...

    Encore là, à cet intant, il aurait été incapable de dire qui il étail, il aurait hésité, pour se serait refermé, il aurait piqué une véritable crise de nerf s'il avait fallu qu'il se définisse! Pour le moment plusieurs voix se battaient le morceau de lambea qui lui servait d'espris. Il les entendait rire, il les entendait se chamailleux, lui murmurer à l'oreille que c'était fini qu'il n'y avait plus rien à faire..... Comme tout les jours... Il aurait du prendre ses cachets, ça les faisait taire, un peu.
    Pourtant, là, à l'instant présent, il riait, il riait en coeur avec les voix dans sa tête, un rire pluripersonel, un rire morne, mauvais, qui réclamait de l'aide, qui voulait une main pour se raccrocher, et pour, qui refusait de voir n'importe quelle main tendue vers lui... Il les apercevait, mais les fuyait, comme si derrière chaque main aidante se cachait une lame meurtrière, lame qui lui faisait peur au plus haut point... Non, il ne voulait pas avoir à revivre ça, il ne voulait pas repartir à l'hôpital, il ne voulait pas sembler mort, encore, Il ne voulait pas se retrouver tout seul avec cet objet qui résonnait encore dans le fond de son crâne, cet objet qui faisait "bipbip" à longueur de journées, peut-être que c'était grâce à lui qu'on le savait encore en vie malgré son immobilité, mais maintenant, il le hantait, il lui rappelait des souvenirs qui lui faisait peur, l'effrayant au point de l'en rendre dangereux...

    Il se rappelait la douleur d'un corps étranger qui s'enfonce dans votre poitrine, il se souvenait du bruit des coups de feux, il se rapelait encore la douleur muette de la chute, et l'attente, qui paraissait interminable, là, au sol, incapable de respirer, de parler, lattente durant laquelle on ne peut que tremblé, à terre, les vêtements humides, la peur au ventre, les mains trempant dans l'humidité, une humidité tiède, aux couleurs ternes, foncées, dans la pénombre... Il se souvenait encore du bruit de la porte d'entrée, de pas précipité, il voyait les gens atour de lui, il ne savait plus ce qu'ils disaient, il ne savait plus ce qu'ils faisaient, il avait vu des lumières, il avait vu des choses bizarre, mais bien vite, il n'avait plus rien vu. Et ce "bipbip" incessant... Oui il se souvenait l'entendre toute la journée, il se souvenait entendre parler des gens autour de lui, il se rappelait encore les voix des médecins... Aucun proche, il ne connaissait personne, pas la moindre âme charitable pour venir lui rendre visite. Combien de fois avait-il entendu que c'était fini d'avance, et combien de fois avait-il voulu dire que non, sans pouvoir bouger! Il entendait, mais son corps ne réagissait pas.... Cela avait duré un peu plus d'un an... Et lorsque son oeil s'était rouvert, lorsque le "bipbip" s'était emballé, il se souvenait d'avoir été comme il était maintenant: incapable de faire le moindre geste sans trembler, se sentant complêtement froid, inerte, comme une peluche à qui on airait donné la vie, en en oubliant es muscles.

    Depuis ce jours, il avait recouvré ses muscles, la parole, les sensations tactiles, mais il avait perdu la notion de sentiments, et cette douleur dans le fond de sa poitrine restait là, perpétuellement, comme un fond sonore dont on n'arriverait pas à se débarrasser, elle le rapellait toujours à l'ordre, l'empêchant de faire quoi que ce soit, elle prenait un malin plaisir à lui faire du mal... Oui c'était certainement ça...

    Qu'est-ce qui faisait "bip"... Mais voyons, il n'entendait pas, il ne pouvait ourtant pas les manquer, là, tout ces "bipbip" rythmé comme les aiguilles d'une horloge, ceux lui qui montait à la tête de Mina comme autant de petites piqûre mortelles... Il voulait s'en débarrasser, mais il n'y arrivait pas, il voulait redevenir ce qu'il était avant! S'il pouvait seulement effacer cette nuit là, si seulement il avait pu ne pas se lever cette nuit là...

    " Là... Ca bip... Partout. "

    Son oeil valide se figea sur Yû en le voyant non loin de lui... Il avait mal, là, à la poitrine, il avait l'impression qu'on s'amusait à tirer sur ses côtes avec des morceau de fils barbelé... Il se sentait mal, il voualit ses cachets, ils les voulait por ne pas avoir mal, pour pouvoir être tranquille, un peu, il voulait de l'aide, il avait mal... Il n'était pas d'un naturel câlin, il n'aimait pas approcher les gens et pourtant aller savoir quelle pulsion le poussa à aller s'accrocher, d'un geste, à Yû, une personne qu'il ne connaissait même pas. Il lui attrapa la nuque, come pour le tirer, de ses mains froides et tremblantes, pour le serrer, fort, autant qu'il le pouvait, contre son maigre torse humide de pourpre, son coeur faiblard tournant virant à un rythme bien bizarre, un rythme anormal, effrayant, douloureux. Lui, il serait le pauvre Yû, come un forcené, malgré sa maigre force, ses mains aggripé au tissu des vêtements du jeune homme, légèrement tremblantes... Non, Muina ne pleurait pas, il sanglotait, des espèces de sanglots nerveux mêlés à son rire brisé...

    " Aide nous.... "

    Sans le lâcher, une de ses frêles mains alla se glisser dans sa poches, pour en sortir l'un de ses petits bijoux, brillant comme de l'argent neigeux, coupant comme il lame de rasoir, il en avait toujours un dans sa poche, mais ne s'en servait jamais... Ca le rassurait d'avoir ça, c'était tout. La tête calée sans demander son avis, contre l'épaule de Yû, qu'il tenait toujours, son oeil valide se perdit sur cette fine lame... Pourquoi l'avait-il sortie, à quoi bon? Il ne savait pas, mais c'était comme ça, point final.
Revenir en haut Aller en bas
http://your-freak-show.forumactif.com/forum.htm
Renji Yû

Renji Yû


Messages : 143
Date d'inscription : 23/12/2009
Age : 31
Localisation : ailleurs...

About Me & You.
Orientation Sexuelle: peu importe
Âge ; Année: 18 ans
Affinités ♥:

Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre] Empty
MessageSujet: Re: Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre]   Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre] EmptyMar 13 Avr - 22:35

"Ta...se...ke... ta ? *aide nous*
Répéta Yû d'une voix blanche. Mina s'était accroché à lui comme un noyé à une bouée. Ses bras frèles et menu le serrant de toute leur faible force. Yû était grand, même pour un occidental, bien qu'il se tienne vouté ou courbé les trois quart du temps, il n'en demeurait pas moins grand. Son mètre quatre vingt ne le dérangeait pas outre mesure mais parfois ce révélait peu pratique. Et dans cette situation là, Mina ressemblait à un enfant. Un gamin contre un géant. Yû posa ses yeux sur l'adolescent contre lui. Il pouvait sentir sa tiédeur, il pouvait sentir le sang poisseux se répandre sur son t-shirt blanc. Il pouvait sentir le souffle erratique de ce petit animal sauvage. Il ne comprenait pas, non vraiment il ne comprenait pas. Lui qui vivait dans un univers intemporel il venait de s'écraser violemment contre la dure réalité. Et ce n'était pas beau à voir, ou du moins il n'y avait rien à voir.

Yû attendait qu'on réponde à ses délire, il le désirait la plupart du temps. La plupart du temps, tout en sachant que personne ne pénétrait son univers disloqué et inqualifiable et indéfinissable. Il tendait des mains lançait des phrases au hasard, dans le vide, sans attendre de réponse quelle qu'elle fût. Il n'attendait rien parce qu'il n'entendait rien parce que le monde ne intéressait pas, il y vivait parce qu'il le fallait. Il jetait des bouteilles à la mer comme un naufragé sauf qu'il s'était égaré dans son propre monde et non pas ailleurs sur quelques îles mystèrieuses du bout du monde. Lui il vivait dans sa bulle que personne n'avait le droit égratigner, il vivait ailleurs. Parce que cet ailleurs lui permettait de comprendre le monde physique, même si il s'en fichait, il le comprenait. Il comprenait la physique, les maths, la littérature, la musique, les langues. Il était surdoué mais ne le montrait à personne parce que ça n'avait pas d'intérêt la seule chose qu'il montrait c'était ce qui lui permettait de vivre en paix sans que personne ne l'embête et ne vienne mettre sa réalité sans dessus dessous .

Il resta silencieux. Puis sans savoir pourquoi il faisait ça, ni pourquoi il ne partait pas en courant comme il le faisait si souvent. Fuir, c'était si simple de fuir. Trop simple peut être. Il serra Mina contre lui, tout contre son torse, contre son coeur. Ce coeur qui battait mollement. Il était plutôt mince comme garçon et musclé malgré tout, à force de marcher, de courir sans raison, de disparaître dans les cimes des arbres. Alors c'est sûr ce n'était pas un tas de muscles, mais ce n'était pas non plus un sac d'os. C'était étrange, il avait oublié que les humains étaient chauds. Non, Mina était gelé, mais de l'interieur. Il ne voyait rien de plus. Il sentait vaguement qu'il était en danger, mais le danger, n'était qu'une notion abstraite dans un coin de son cerveau, il savait, techniquement il savait, mais le savoir n'a rien à voir avec la compréhension. La vie, le monde, les gens, la terre, le ciel, l'eau, le feu, tout ça n'avait qu'une éxistence physique pour le reste c'était absurde.

"ta...Se...ke...Ta...

Répèta-t-il encore, comme une littanie. Qui devait il sauver ? Mina ? Lui même ? le monde ? Qui ? Quoi ? Pourquoi ? Non, il ne faut pas se poser de question. Il ne devait pas le faire, car sinon c'était la porte ouverte au désastre. Les questions étaient autant de bombes qui pouvaient ébranler son univers si vaste, mais si instable. Ses yeux demeurèrent fixes, il ne pouvait pas voir le scintillement des lames de rasoirs. Il ne pouvait pas entendre les voix multiples dans la tête de Mina. Il ne pouvait pas sentir l'odeur de la peur.
Revenir en haut Aller en bas
http://kowai-house.skyrock.com
Nomura Mina
Manic-Depressive Reality
Nomura Mina


Messages : 518
Date d'inscription : 15/11/2009
Age : 30
Localisation : Une chambre froide... Quoi, le parc? Oh, à trois lettres près...

About Me & You.
Orientation Sexuelle: ...Rien à dire. [homosexual]
Âge ; Année: 18 ans / 1°année
Affinités ♥:

Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre] Empty
MessageSujet: Re: Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre]   Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre] EmptyVen 23 Avr - 22:49


    Il ne savait même pas ce qu'il faisait, il ne savait pas pourquoi il le faisait, il agissait bêtement comme une âme vide, ou plutôt, comme une âme qui se serait égarée dans une obscurité qui l'aurait, au fil du temps, rendu totalement aveugle. De ses frêles mains gantées, le jeune blond serrait le tissu, tremblant comme un être dans la neige, alors qu'il ne faisait pas froid ici. Ses muscles, frêles, malades et débiles semblaient le lâcher sans préavis.... Ses muscles? Non, tout, son petit être, son âme, ses pensées, ses nerfs, tout lâchait. il n'avait pas pris de médicaments, et il n'y avait que ceux là qui le rendaient calme et empêchaient ce genre de crise. Pour le moment, il s'accrochait, effrayé, ou perdu, son œil visible jonglant de ci de là, l'air complètement perdu, l'autre restant pour le moment caché derrière son éternelle mèche de cheveux clairs. Il avait envie de fuir, et se disait que peut-être, on pourrait l'y aider? il voulait que ça s'arrête, que les voix dans sa tête se taisent, arrêtent de chanter là, comme si c'était la f^te annuelle, il voulait qu'elles arrêtent de lui souffler des mots qui lui faisaient mal, des mots qui le tuaient chaque seconde un peu plus. Mais ce qu'il ne voulait pas s'avouer, et c'était bien à cause de cela qu'il dépérissait, c'était que ces dites voix, n'étaient que le reflet de ses propres pensées, de ses propres sentiments... pourtant lui, il leur donnait un nom, une existence propre, et se retrouvait totalement incapable de les ordonner, il se perdait tous les jours un peu plus dans son monde.

    Là, c'était le néant. son œil sombre virevoltait pareil aux méandres d'un papillon mal à l'aise, poursuivi par on ne savait trop quel chat, perdu, à moitié mort, pour sa seule journée de vie, là, dans un crépuscule qui signait son arrêt de mort. Mina était bien en vie, ça oui, peut-être même trop! Il s'était mis à rire, d'un rire pâle, ce rire éreinté, éteint de toute joie, ce rire glacé, vide, cet appel au secours camouflé qu'il avait toujours... Il avait juste mal, il sentait bien, sous sa chemise blanche, les bandes se desserrer pour glisser tranquillement, jusqu'à carrément tomber, il sentait bien l'objet de ses nuit reprendre sa liberté, là, ce sang tiède mais glacé à la fois, ce symbole de vie qui faisait si mal... il ne les voulait pas ces plaie béantes qui ne se refermaient plus sur ses côtes, il aurait aimé qu'elles disparaissent, mais elles étaient toujours là. Elles semblaient prendre un malin plaisir à laisser le liquide ferreux lui lécher la peau, là, mesquin et amusé. Le monde sombre du jeune chanteur, noir et sans étoile se montrait chaque jour plus petit, alors qu'il se refermait peu à peu, se coupant à toute communication... Il partait dans un délire dans lequel personne ne pouvait le suivre.

    Bien des médecins tentaient de percer cette bulle hermétique qui 'était formée depuis son coma, mais personne n'y arrivait. Jusqu'à présent, chaque personne qui avait réussi à ébrécher le bocal sombre de Mina, s'était retrouvé face à une nouvelle façade, qui se refermait systématiquement, ne laissant personne entrer. Mina quant à lui, ne voulait qu'une chose: qu'on le sorte de là! Il se tenait toujours contre les vitre de son bocal, criant à l'aide, d'une voix muette, de laquelle les mots refusaient de sortir. il avait mal au cœur, pleurait, mais personne ne l'entendait, personne ne voulait savoir, et pour finir, tout le monde lui tournait le dos, en le traitant de fou, en tirant la conclusion qu'il ne pourrait pas sortir de sa bulle, qu'il était malade, et n'allait pas bien dans sa tête... Et chaque fois, cela lui faisait un peu plus mal, chaque fois, cela était comme un clou de plus dans une pelote d'épingle. il avait envie de pleurer, de montrer à ces gens qu'il avait lui aussi des sentiments, mais non, rien ne venait, et à la place, il riait gaiment, et cela désespérait les quelques courageux restants....

    Il le sentit le serrer doucement, et manqua un mouvement de recul, qui n'arriva pas. Puis le petit blond resta là, presque pendu au cou de Yû, des larmes sèches coulant en emportant le noir de son maquillage pour venir se loger au coin de ses lourds piercings en hameçon au niveau de ses lèvres. Mais un large sourire illuminait son visage durant ce temps, un sourire comme en ont ces fameux masque de carnaval, les masques de clown que veulent toujours les enfant... Oui, le sourire était là, mais la joie avait disparu, laissant place à une répugnance, à un dégoût apparent, en effet, il se rendait, au fond, bien compte de sa stupidité... Mina n'était pas bête, loin de là, avant cette nuit, ou il était officiellement mort quelques longues secondes, avant ce coup de couteau contre le cœur, il était un vrai petit surdoué, un gamin que tout le monde adorait, qui réussissait tout, et souriait... Oui il souriait de ses larges sourire qu'on lui connaissait encore maintenant... Mais ceux qu'il avait avant, c'était des sourire d'enfants, des sourire sincères, emplis de bonheur, ceux d'aujourd'hui étaient similaires en façade, mais n'avaient pas de fond... ils étaient morts avec l'enfant qu'était Mina avant le cambriolage raté de cette nuit là.

    Le jeune homme serra d'autant plus le vêtement de Yû entre ses mains tremblantes, il sentait le cœur du grand nippon, un cœur qui, peut-être un peu pou, semblait bien marcher, à l'inverse de celui de Mina, qui fonctionnait comme un mécanisme cassé. Il battait plusieurs coups rapides,avant de se stopper quelques instants, pour reprendre moins vite, puis plus rapidement... Lui-même le sentait, ce cœur irrégulier, ce cœur douloureux, il savait qu'à ce rythme, il ne durerait pas bien longtemps... chaque battement était comme un petit clou, et Mina aurait été la planche de soutient qui tenait le matériel... Il était petit, le jeune homme, et on aurait pu le comparer à une souris, dans les battements frénétiques de son cœur qui semblaient aussi perdus que lui même....

    Sa respiration à moitié sifflante se faisait comme rauque, alors que par instant, une légère toux venait se glisser là, une toux à faire peur, qui lui donnait des airs de tuberculeux... Et non, on ne rêvait pas, Mina couinait, il couinait de cet espèce de bruit strident, mêlé à un rire noir, qu'on ces fous dans les hôpitaux.... C'était là qu'on le menaçait de l'envoyer, plus tard.... Mais c'était ce qui lui faisait le plus peur, c'était ça qui l'affolait, il ne voulait pas y aller, là bas, dans des chambres blanches, camisolé, dopé aux cachets pour ne pas faire de mal... il avait peur, très peur, mais ne savait pas trop comment l'exprimer, il était perdu. Là, accroché au pianiste, on aurait presque pu croire que ses fine jambes refusaient de tenter de le soutenir, heureusement, ils étaient assis au sol. il était là, juste à tenir de ses mains,son torse douloureux agité entre rire, sanglots et spasmes stridents.

    Seulement voilà, il l'avait sortie. il avait pris cette jolie lame, celle là aussi aiguisée que n'importe quel cutter... Et il a regardait de son œil valide. L'autre? L'autre n'était plus couverte car ayant légèrement penché sa tête en arrière, la mèche était retombée sur le côté, découvrant cet oeil vitreux, blanc, comme de la nacre, celui là qui partait en vrille et n'obéissait à rien d'autre que sa propre volonté... Il était mort, depuis l'enfance de Mina, et personne ne savait à quoi cela était du... Aucun fonction dans cet œil, pas le moindre cône ni bâtonnet, il n'y avait qu'une iris blanc et une pupille close, rien d'autre. son œil pouvait faire peur, surtout si on n'était pas prévenu, mais il ne s'apercevait même pas qu'il était découvert... Lui, il observait la lame, là, immobile ou presque, avec son vague sourire... Lui pris l'envie, ou plutôt cette vieille pulsion de la poser contre le premier truc venu, et ce fut le tee-shirt de Yû qui en pris le dévolu, seulement le tee-shirt? Non, certainement l'épaule en dessous aussi, aux vues du tranchant... Après, Mina ne s'en apercevait pas, il chantonnant, une mélodie entrecoupée, faiblard, hoquetant par instant, complètement à l'ouest. Sa crise passerait et il ne restait qu'à prier pour que ne lui prenne pas l'envie de faire du mal, déjà qu'il coupait le pauvre Yû sans même s'en apercevoir...

    " Il... fait froid... "

    Évidemment, sa chemise humide ne l'aidait pas, mais il avait parler sans le savoir, comme ça, comme c'était venu, et sans prévenir... L'air absent, il lâcha quand même Yû, se laissant retomber en arrière, sans lâcher son scalpel... L'œil absent, il voguait tantôt sur Yû, tantôt sur le mur d'en face, riant en pleurant, ou pleurant en riant, avant de tendre le scalpel au pianiste, sans rien ajouter, le tenant par la lame, en serrant fermement sa main ganté autour de celle-ci, il la lui prêtait... semblant ne pas se rendre compte qu'il se faisait tout de même un peu mal à la tenir ainsi... et il souriait, là, comme un gamin, une poupée vide, mal remonté, le regard en biais, l'œil laiteux, il avait besoin de cachets... mais croyez vous qu'il aurait demandé? Non, il n'était pas en l'état, et Yû ne pouvait pas savoir, personne ne savait de toute manière... c'était comme ça... maintenant Yû, tu devrais le prendre, ce scalpel... Ne serait que pour éviter d'avoir à le manger par la suite, au sens propre du terme....


[Hum... J'me suis un peu emportée e.e... C'pas ma faute, c'est celle de Jacquou le croquant! exe]
Revenir en haut Aller en bas
http://your-freak-show.forumactif.com/forum.htm
Renji Yû

Renji Yû


Messages : 143
Date d'inscription : 23/12/2009
Age : 31
Localisation : ailleurs...

About Me & You.
Orientation Sexuelle: peu importe
Âge ; Année: 18 ans
Affinités ♥:

Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre] Empty
MessageSujet: Re: Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre]   Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre] EmptyLun 3 Mai - 11:05

La douleur. Qu'est ce que donc que la douleur ? Une sensation physique ? Un courant éléctrique ? Une connexion synaptique ? Qu'est ce que la douleur ? D'où venait elle ? Quelle en était la cause ? Impossible de le savoir. Mina s'accrochait à lui, son rire mécanique raisonnait dans la salle vide. Sa respiration sifflante empoisonait l'aire de son distordant. Il n'y avait plus d'harmonie, le cercle était brisé, le sang coulait.

Quelques années plus tôt.
Froid matin d'hiver. Neige sur Kôbe, au loin le bruissement du vent dans les hautes branche dénudées. Aucun bruit. Silence agréable. Yû demeurait les yeux grands ouverts. Son passé s'ouvrait devant lui comme un gouffre. Une bouche béante qui s'apprêtait à le dévorer. Le monde monochrome de la morte saison s'étendait à perte de vue. Le silence était partout. Abarai et Watanabe dormait dans le lit superposé à côté. Un rayon de lumière illuminait la petite chambre. Son violon et ses autres instruments étaient soigneusement rangé. Mais pas assez rangé. Ce n'était pas en harmonie, il fallait que ce soit en harmonie. Dans sa tête une pièce pour flûte et piano se composait doucement, se mouvant avec une grace féline et une douceur enfantine. Les instruments n'étaient pas à leur place. Il fallait qu'il joue. Il fallait qu'il extirpe cette mélodie de sa tête. Sa tête tourna. Il lui fallait du sucre. Le petit garçon se releva lentement, il était habitué à ces crises. Il ouvrit le tiroir de la table de chevet. Mais il était vide. Impossible, il était sûr d'y avoir laissé un paquet de sucre pour la nuit. Mais il ne restait rien. C'était vide. Il chancela. Il lui fallait son sucre. Sa respiration se fit difficile, il voyait à travers un brouillard monochrome, les sons étaient absorbés par une épaisse couche de coton. Il lui fallait son sucre. De l'aide. Il allait tomber. Abarai se reveilla, alertant son frère. Ils regardèrent le garçon chercher vainement se qui dans l'absolu aurait pû l'aider à se sentir mieux. Ils le regardèrent se débattre avec l'inconscience et ils ne firent rien. Ils observèrent silencieux. Souriant. " Ta...se..ke...ta " Avait appelait en vain Yû. Mais rien. Ils continuaient de sourire, bêtement. C'est alors qu'Abarai sortit le paquet de sucre salvateur de sous son oreiller et les mangea un par un. Les yeux de Yû s'écarquillèrent. Non, c'était impossible. Il sombra lentement dans ce néant, se vide qui devenait, de jours en jours plus familier. Il s'était réveillé quelques minutes plus tard, entièrement nu. Ses frères l'avaient dévétu et avaient versé de l'eau sur ses draps. Ils riaient. Ils savaient qu'ils ne craignaient rien, parce que leur mère n'avait pas suffisement d'autorité. Alors il riait. Yû pleurait à peine, une larme, deux. La colère, il avait mal et il était en colère. La rage coulait dans ses veines comme un feu liquide. Un poison. L'adrénaline s'insinua dans son corps, et une sensation de force remplaça la faiblesse et l'humiliation. Il se releva, alors que ses frères riaient encore. Il attrapa la lampe de chevet et frappa. Elle se brisa en milles éclats éparses. Mais il continuait de frapper. Les rires s'étaient mûs en plaintes et en pleurs. Yû ne voyait plus rien d'autre que le rouge de la colère. Dans sa tête des bruits discordant accompagné chacun de ses gestes. Et aprés...

Il ne s'en était pas rendu compte, mais il tenait fermement Mina. Il l'avait renversé aussi facilement qu'un fétu de paille. Le jeune homme au rire mécanique était maintenant cloué au sol, ses frêles poignets étaient maintenu fermement par les larges mains de Yû. Il ne voyait plus rien. Le sang goutait le long de sa manche. Ses yeux noisettes semblaient fous, écarquillés, vides et froids comme de la pierre. Il n'avait plus vraiment mal, il ne sentait pas la douleur. Seulement voilà, IL était rentré dans son monde, IL lui avait porté une atteinte physique. IL n'était plus tout à fait lui même. Yû avait conscience de la faiblesse de son adversaire mais ça ne faisait aucune différence...

Il n'y avait plus de sens, plus de douces mélodies, plus de couleurs acidulés. Il n'y avait plus que le bruit sourd de son coeur qui battait contre ses tempes. Il ne supportait pas qu'on l'extirpe de son monde, quelque soit les moyens et quelques soit la personne. Il ne devait pas lui faire du mal. Ce n'était pas bien. Il ne devait pas succomber à cette pulsion. Il ne devait pas... Ses mâchoires se crispèrent, ses articulations blanchirent autour des épaules menues du Mina. C'était mal. Il ne devait pas. Du moins il devait faire autre chose. Il ne devait pas... Il devait trouver une parade, faire quelque chose. Quelque chose. Une litanie dans sa tête. Il fallait...

Le jeune homme se rapprocha dangereusement de Mina et le lâcha, il se releva tremblant de toute sa hauteur il dominait Mina tel un Géant. Il attrapa un pupitre et l'envoya valsé de l'autre côté de la pièce avec un grognement sourd. Puis il se retourna vers Mina avec un air fou... Tout ne tenait plus qu'à un fil... Sa raison ne tenait qu'à un fil. Leur deux vies entrelacées ne tenaient plus qu'à un fil ?
Revenir en haut Aller en bas
http://kowai-house.skyrock.com
Nomura Mina
Manic-Depressive Reality
Nomura Mina


Messages : 518
Date d'inscription : 15/11/2009
Age : 30
Localisation : Une chambre froide... Quoi, le parc? Oh, à trois lettres près...

About Me & You.
Orientation Sexuelle: ...Rien à dire. [homosexual]
Âge ; Année: 18 ans / 1°année
Affinités ♥:

Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre] Empty
MessageSujet: Re: Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre]   Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre] EmptyLun 17 Mai - 22:56

Aisaretai sou dareyori mo mata ushiroyubi wo sasare
Nebari wo umu amai hibi owarasete...
Waraigoe ga sakebigoe ni kawari osaetsukerareta yoru
Tomodachi datta ano ko sae mo mite minufuri wo suru


    Se posait-il vraiment des questions, là dans sa petite tête blonde? Réfléchissait-il seulement encore? Sa raison, l'avait-il encore? Et puis, qu'était la raison, ce n'était jamais qu'un morceau de mot, un morceau abstrait, un bout d'idée fragmenté, sans image, sans sans, sans forme. Lui, on lui disait qu'il avait perdu la sienne, mais n'était-ce pas les autres qui étaient plus dénaturés que lui encore? Après tout, tous étaient juste enfermés derrière des codes que Mina ignorait, ou plutôt, qu'il ne pouvait voir.... Ces gens là, autour de lui, ils n'étaient pas naturels, là, à le regarder bizarrement, à le pointer du doigt... Étaient-ils seulement mieux, avec leurs similitude, leurs regards acerbes, leur jugements malsains? Mina lui, ne jugeait pas, il ne jugeait plus, il en voyait tellement de toute les couleurs, de toutes les formes, il avait tellement brisé de rouages, que maintenant, il était juste là, physiquement... Son esprit, sa raison, aussi abstraite soit-elle se baladait ailleurs, ici, mais nulle part à la fois.... Il était présent, mais pas vraiment.... On ne pouvait rien prévoir, rien savoir, et pouvait-on comprendre des choses sur son fonctionnement? Ce petit bonhomme était tellement imprévisible, qu'il donnait l'impression de n'être qu'une forme sans vie, mue par le présent, qui aurait effacé son passé, et n'aurait pas droit à un avenir.... Pour bon nombre de personnes, il était trop étrange pour être normal... Mais n'était-ce pas eux les étranges? Après tout, lui, il agissait comem lui disait son corps, sans passer pas trois milles chemins... On lui disait fuie, il fuyant, on lui disait rie, il riait.... Un pantin aminé par un marionnettiste invisible....

    Ce petit bonhomme, accroché comme pour éviter de se noyer, à un "parfait inconnu", n'était jamais qu'une petite bête, un animal de laboratoire échappé de sa cage, perdu, et qui chercherait par tous les moyens, quelque chose qui le ferait sortir de ses maux, qui l'exorciserait de ses peurs... Seulement, il était tiré vers le fond et rappelé sans cesse à l'ordre... Il avait peur, mais personne ne le voyait, personne ne voulait le regarder.... Il ne savait même plus ce qu'il faisait, il le faisait, point final... Un scalpel... Un peu de sang? Ce n'était rien de bien grave, il avait vu pire, et pour ça, il suffisait de baisser les yeux sur son chemisier, mais apparemment il avait fait le geste de trop, sans même le savoir, sans même y songer, ni s'en apercevoir....

    Lui se sentit juste basculer en arrière, sans réagir, sans se retenir, comme une simple poupée de chiffon, comme une écorce sans vie, son œil à la pupille foncée fixant le vide, tandis que la mèche qui cachait son œil aveugle lui faisait faux bon, laissant apparaître un œil aux allures de glaces, avec un semblant d'iris, et une pupille absente... Son regard se posa sur Yû, sans vraiment le voir, alors que son rire s'était tut, qu'il restait immobile, cloué au sol comme ça... comme rien. Devait-il se relever? Tenter du moins? Devait-il se débattre, hurler, paniquer? Non, pas de ça, Mina ne bougeait pas, mais son œil faisait office de livre, dans lequel on aurait pu tout lire... Et la pupille d'abord dilaté, puis brusquement rétractée signifiait clairement qu'il n'était pas si ailleurs que ça... Bien sûr qu'il n'était pas rassuré, mais son corps ne suivait pas, rien ne suivait... Ah si, un instant, sa respiration sifflante se bloqua, et il eut tout de même une tentative de tirer sur ses bras pour se libérer, mais sans plus.... Avant de croiser le regard de son "camarade"....

    Un miroir? Non, lui, son regard semblait vide et morne, quoique.... Ce n'était pas tous les jours qu'il pouvait avoir le loisir d'admirer un homologue au regard fou.... Et cela lui arracha un espèce de rire aigüe, un rire nerveux qui était sorti en échappant à son contrôle... Un petit bruit strident, qui ne dura pas, avant de s'éteindre, tandis que toute expression se vidait du visage du jeune blond... Maintenant, il semblait comme stoppé, comme en pause... Il réalisait la situation... Il sentait qu'on serrait ses épaules, qu'on le tenait au sol... Comme quand les médecins voulaient le tenir immobile sur un lit à sangles "pour éviter une éventuelle crise de violence".... Mais là, il était par terre... Pas de médecins, mais un étudiant, un étudiant bien plus grand que lui, comme bon nombre de personnes ici en réalité... Il le tenait là, et le regardait, d'un air pas très sain, d'un air semblable à Mina, mais ce dernier avait plutôt des attitudes innocents et perdues, là, c'était... C'était différent...

    Le jeune blond lâcha son scalpel, son regard planté dans celui de son camarade... Il tenta de se recroqueviller en sentant le grand bonhomme s'approcher, mais ce fut peine perdue, Mina n'ayant pas de force... Mais il se releva... Et le réflexe de la petite poupée de cire pâle fut de vivement reculer contre son mur, pour se relever... Ou du moins tenter de se remettant sur ses jambes, flageolantes, et sans équilibres, comme faites de guimauve... Le petit scalpel brillant au sol, inerte, sous les yeux du petit fou... Pas le temps de faire le moindre geste qu'un bruit le fit sursauter... un pupitre à la mer, au secours... Non, ce n'était pas drôle , pas du tout... Ce Yû lui faisait peur, peut-être de par sa taille? Ou son regard? Peut-être pour d'autre choses dont Mina n'avait pas idée, en tout cas, il n'était pas rassuré, et pour ne pas aider, sa saleté de bande s'était vainement détachée et pendait lentement entre son chemisier et le sol...

    Et que trouva-t-il de mieux à faire? Pousser la chansonnette évidemment... Avec un micro sourire, laissant filer comme un murmure fluide, quelques paroles, des paroles incompréhensibles, distordues, mais pourtant qui sonnaient si justes.... Elles laissaient filer la peur, le trouble, le sombre, en une danse effrayante et enivrante, et lui, qui tenait mal sur ses jambes faiblardes, son regard blafard posé sur Yû, ne bougeait guère, si... Il se tortillait légèrement sur place, ne pouvant cesser de bouger... Et pour une fois, pour une petite fraction de secondes passa dans son regard quelque chose de concret, quelque chose de "normal".... Un air désolé, un air d'excuses, d'excuse que lui-même ne comprenait pas... Mais il était bien là, prouvant que le jeune blond gardait tout de même au fond, une part de présence, derrière cette folie macabre, derrière les notes sans fond qui s'échappaient de ses lèvres, agaçante mais vertueuse, aussi fine qu'un archet sur un violon, aussi fragile qu'un vase de cristal....
Revenir en haut Aller en bas
http://your-freak-show.forumactif.com/forum.htm
Renji Yû

Renji Yû


Messages : 143
Date d'inscription : 23/12/2009
Age : 31
Localisation : ailleurs...

About Me & You.
Orientation Sexuelle: peu importe
Âge ; Année: 18 ans
Affinités ♥:

Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre] Empty
MessageSujet: Re: Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre]   Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre] EmptyMar 8 Juin - 9:55

Spoiler:
    Il ne voyait plus rien. Il n'entendait plus rien. Il y avait un vide sonnore dans son espace vitale. Il suffoquait. Il sentait cette étrange sentiment d'oppression s'insinuer dans se veine comme un odieux poison. l'atmosphère avait changé. Elle était lourde et pesante comme si on l'avait recouverte d'un épais nuage de brume. Il n'y avait rien d'autre que cette brume élèctrique qui délitait dans l'air des spores malsains de champignons vénéneux. Au dehors il s'était remis à neiger. De lourds flocons cotonneux tombaient sur le sol avec un bruit mat. Jamais, il n'avait semblait à Yû que la neige ait pû être aussi bruyante. Un manteau blanc recouvrait déjà le jardin et les toits semblaient se confondre avec le ciel. Ils étaient dans une bulle en dehors du monde, à la frontière du réel à quelques pas de l'impossible. C'était une situation tendu, ils marchaient sur le fil d'un rasoir entre deux infinis.

    Yû ne sentait plus la douleur, elle avait disparu, il n'y avait pour seule preuve de l'acte de Mina le filet de sang pourpre qui tachait ses manches et qui gouttait le long de ses doigts. Le pupitre qu'il avait lancé gisait, explosé dans un coin de la pièce. Sa respiration était devenu erratique et ses yeux n'étaient plus que deux trous sombres et insondables. Il fallait qu'il se calme, qu'il reprenne ses esprits, mais il ne savait même plus comment revenir à la réalité. Il l'avait quittée depuis tellement longtemps. Le monde ne voulait plus rien dire alors maintenant qu'il devait faire face à ses propres démons et ses propres chimères il était complètement désœuvré.

    Mina se releva lentement, se plaquant contre le mur tel un petit animal blessé. Il riait encore. Encore et toujours ce rire cassant et glacé. Ses milliers d'éclats de verres qui disparaissaient dans l'espace. Le scalpel retomba au sol, au ralenti, avec un tintement froid sur le sol de la salle de musique. Quelle étrange pièce était donc entrain de se jouer ? Il n'y avait plus là, que deux poupées articulées, au seuil du néant. C'était comme si un trou noir les aspirait et les rapprochait un peu plus du vide. Et le plus triste, c'est qu'ils étaient semblable. La poupée brisée, au rire mécanique, blessée par la vie, dont le sang coulait sans jamais s'arrêter, comme si la vie elle même la fuyait. Comme si son petit corps n'était pas fait pour la recevoir. Et de l'autre côté du miroir, il y avait cette grande marionnette, esclave de ses pensées, qui ne savait plus quoi faire de ce corps encombrant et trop grand. C'était une boite à musique soumise aux caprices de celle ci, ne pouvant même pas se libérer du monde imaginaire où elle était enfermé. Ils étaient tout deux là sans l'être. Ils étaient indubitablement perdu, et aucune lanterne ne semblait vouloir surgir des ténèbres pour éclairer leur chemin.

    Yû fit quelque pas en arrières. Il ne voulait pas être violent, il n'aimait pas ça. Il ne voulait pas non plus sortir de son monde. Et pour la toute première fois de sa vie il ne voulait plus fuir. Il voulait cesser de courir, reprendre son souffle, il voulait arrêter de comprendre, arrêter d'entendre. Il ne savait plus quoi faire, il n'avait jamais fait marche arrière, sa vie n'avait toujours été qu'une longue fuite en avant pour se punir, se punir d'avoir laisser mourir une personne qu'il aimait plus que tout. Une personne morte pour lui, pour sauver sa misérable vie. Et il fuyait, il fuyait ses responsabilités, il fuyait la vie elle même. Et le pire... Il se fuyait lui même.

    Il ne savait combien de temps il resta immobile ainsi. Mina c'était mis à chanter, comme si il n'y avait plus que ça à faire. Alors, telle une machine dénuée de volonté, il se rassit devant le clavier, qui avait été abandonné dans un trop long silence. Le jeune nippon posa ses longues mains sur les touches blanches et froides et se mit à jouer. Un air désespérément triste qui appelait à l'aide. Et sans qu'il s'en rendit compte les larmes coulèrent sur ses joues, noyant son visage sous un flot discontinu. Il ne se rappelait plus. Il ne savait même pas si il avait déjà pleurer un jour, les larmes avaient un gout amer. Mais ça ne dura pas... Non ça ne dura le temps que de quelques mesures à peine, trop peu pour arriver à lui faire comprendre que lui aussi il était comme cette poupée au rire brisée. Lui aussi il était tout cassé, et il ne s'en rendait même pas compte.

    Il joua ainsi jusqu'à s'en exploser les doigts. Bach, Chopin, Shubert, Schuman, Litz, tout les grands compositeurs défilaient sous ses doigts, tous, sans ordre précis. Juste parce qu'il le fallait... Juste parce qu'il le voulait... Pour ne plus entendre ce rire qui lui rappelait qui il était.
Revenir en haut Aller en bas
http://kowai-house.skyrock.com
Contenu sponsorisé





Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre] Empty
MessageSujet: Re: Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre]   Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre] Empty

Revenir en haut Aller en bas
 
Fugue pour poisson en raie majeur ! [libre]
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Concerto pour un Noël | LIBRE
» Tout ça... pour Moi ♥ [Takeo]
» Des vacances pour Mariko!
» Pour mieux se connaître, remplissez ~

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
H A N A M I .  :: Salle de Musique et de Koto-
Sauter vers: