Minako avait l'impression que la voiture roulait depuis des heures, et ils n'avaient toujours pas l'air d'arriver. Passés les premiers moments où elle avait été fascinée, n'étant que très rarement montée dans une voiture dans son village natal, son intérêt avait cédé la plus à un ennui profond. La vue morne et sans changement n'arrangeait rien. L'adolescente réprima un baillement.
Minako s'éveilla en sursaut. Elle ne savait pas comment elle avait fait, mais elle s'était endormie pendant le trajet. Elle constata soudain que la voiture roulait désormais en pleine ville. Il y avait, partout, des bâtiments si énormes qu'ils semblaient toucher le ciel ; partout, des lumières, des couleurs et des slogans extravagants ; on voyait des foules de gens dans les rues, habillés en grande partie de tenues des plus excentriques, surtout pour les adolescents. La jeune fille n'avait qu'un seul mot pour décrire ça :
- Waouh!
- Tiens, réveillée?, interrogea le chauffeur. Bienvenue à Tokyo, jeune fille.
Pendant la demi-heure que dura encore le trajet, Minako ne s'ennuya plus du tout. Il y avait tant de choses à voir! Elle était enthousiaste à l'idée de vivre ici quelques années.
Lorsqu'ils arrivèrent enfin, elle prit à la main la petite valisette contenant ses affaires et mit sur son dos le sac renfermant son matériel de kyûdo, puis descendit du véhicule. Le bâtiment avait réellement des allures d'orphelinat _ enfin, c'était l'impression que l'adolescente avait, car elle n'en avait jamais vu.
Le hall était grand et semblait désert. Minako n'avait aucune idée de l'endroit où elle devait se rendre.
- Il y a quelqu'un?
L'écho lui renvoya sa voix si déformée qu'elle en semblait railleuse. Minako, qui frissonnait dans sa petite robe blanche, décida que si personne n'arrivait, elle ouvrirait sa valise ici même pour en sortir une veste.
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